Le Président de la République serait sur le point d’être seul, car la très forte majorité composée d’une soixantaine de partis, ressemble aujourd’hui à une coquille vide. Après les départs de l’ADP-Maliba d’Amadou Thiam, du SADI d’Oumar Mariko, et de YELEMA de Moussa Mara, c’est le CNID de Me Mountaga Tall qui vient de jeter de l’éponge. Cette énième défection de la Majorité risque de sonner le glas de la CMP. A qui le tour ?
Le vide commence à se faire autour du Président de la République, qui, si l’on en croit certains médias, ambitionne de briguer un second mandat à la tête du pays. IBK semble désormais esseulé. Abandonné par certains de ses soutiens au sein de la société civile, comme les leaders religieux, par une partie de l’armée, celle qui est proche de l’ex chef de la junte de Kati Amadou Haya Sanogo, IBK n’aura d’autre choix que de jeter l’éponge pour préserver son honneur. Aujourd’hui, il est plus que jamais abandonné par des partis politiques qui lui avaient pourtant fait allégeance en 2013. Le départ en cascades des partis politiques de la Majorité est pour lui un signe annonciateur de l’orage en juillet 2018. Me Mountaga Tall est le dernier, pour le moment, à abandonner le navire du régime qui tangue toujours. Il a été précédé par Amadou Thiam de l’ADP-Maliba, d’Oumar Mariko de SADI, de Moussa Mara de Yéléma. Tous ces fervents et acharnés soutiens d’IBK lors des élections de 2013 sont arrivés à la conclusion que le Président est à bout de souffle et qu’il faut une autre alternative à la gouvernance actuelle pour éviter le chaos au pays. Me Mountaga Tall dans sa correspondance n’a pas évoqué les raisons de la suspension des activités de son parti au sein de la CMP, mais il a laissé voir en filigrane son pessimisme pour l’avenir du régime et surtout le manque de ressort de ce dernier pour rebondir et trouver des solutions aux multiples crises que traverse le Mali. Le départ du CNID FYT de la Majorité en dit long également sur le malaise au sein de ce regroupement hétéroclite aux intérêts pas toujours convergents, mais aussi et surtout sur le manque de leadership et le comportement hégémonique du parti majoritaire, le RPM, envers les autres partis. A la question de savoir à qui le prochain tour, on répondra que la saignée fatale est loin d’être terminée, car le deuxième grand parti de la CMP, l’ADEMA-PASJ, aurait tranché l’épineuse question de la candidature à l’interne du parti, après les tergiversations de certains caciques qui auraient souhaité voir l’ADEMA soutenir IBK depuis le premier tour. Le parti de l’ancien président Alpha Oumar Konaré alignera bel et bien son candidat au départ de la course pour Koulouba. Donc la sortie de l’ADEMA de la CMP n’est qu’une question de jours ou de semaines. Quant à la CODEM de Housseyni Amion Guindo, des informations de plus en plus insistantes sur une éventuelle candidature du leader aux élections présidentielles circulent.
En définitive, qu’est ce qui restera de la CMP si toutes ces formations politiques la quittaient ? IBK finira sans nul doute par lâcher prise et éviter le combat de trop qui serait plus que coûteux au double plan moral et politique.
Youssouf Sissoko
Source: infosepte