Il faut absolument être aveugle pour ne pas comprendre la tournure dramatique que prend les choses en tout cas en ce qui concerne le volet communication du camp présidentiel.
Incroyablement que cela puisse l’être, l’opposition a réussi à imposer sa communication par sa volonté de faire voir les choses à l’entame même de ce quinquennat. Elle a imprimé son rythme et son tempo sur tous les évènements, actes et gestes des tenants de la gouvernance du président Keïta sans que sur la colline personne n’ait la présence d’esprit de sentir encore moins de voir venir le gâchis. Il faut le dire, ça pourrait faire mal, très mal mais c’est la triste vérité. Le départ de Sambi Touré de la cellule de Communication a été un sacré coup dur. En 2014, contre la redoutable machine de communication du Parena qui a fini par devenir plus une agence de communication qu’un parti politique, avait en face d’elle l’opiniâtreté et la détermination du Directeur de la Communication de l’époque, lequel répondant au coup pour coup avait réussi à endiguer la déferlante de ceux qui avaient juré qu’IBK ne sera jamais président et qui, à son avènement ne baissèrent ni la garde encore moins leur volonté de lui pourrir la vie. Journaliste, directeur d’un organe en parfaite maîtrise de la situation sociopolitique et cadre du principal parti politique de camp présidentiel, il réussit à former un front de combat avec une partie de la presse qu’il savait très sensible au tout nouveau président de la République, à ses méthodes et à son programme pour le Mali. Face aux fausses affaires Tomi et l’affaire de l’achat de l’aéronef, la riposte a été à la hauteur des attaques. Connaissant parfaitement bien la capacité de nuisance d’un groupe constitué en partie de l’honorable Tièbilé et du ministre PPR, pour avoir bien cheminé au début du mandat, le premier du président Konaré, Sambi Touré, ne descendait jamais du front. Il pressait même lorsque l’opposition tentait le répit, les harcelant jusque dans leur dernier retranchement. Il connait son président et a foi en lui, donc facile pour lui de tourner les attaques d’où qu’elles venaient en une ridicule dérision. Cela avait –il été vite compris par les ennemis du président ? En tout cas, Sambi tomba vite dans un piège qui lui fit fatal lui aussi bien que la communication. Son départ de la cellule et l’arrivée d’un communicateur moins introduit dans la sphère des médias, Racine Thiam, ne furent pas du tout bénéfique au régime. Racine, technique manquant de punch politique, travailla si bien dans le volet de l’action gouvernementale en organisant mensuellement son point de presse avec l’ensemble de la presse dont une grosse partie avait décroché avec le départ de Sambi. La suite on la connaît. De l’autre côté, fort de l’attitude quasi méprisante ou d’une perfide ignorance de la puissance de feu de cette presse locale, d’un nombre impressionnant de cadres de la présidence à l’endroit de la presse, en tout cas d’une certaine presse éloignée de leurs tables à café, l’opposition travailla à retourner une grande partie de cette presse à son profit. Les sites d’informations à l’image de Maliweb, Malijet, Rail da, Bamada, Niarela continuent encore de donner l’impression de croire beaucoup plus à l’opposition qui dénigrait et minimisait les actions pourtant réelles et salvatrices d’un régime pourtant porteur de l’espoir de tout le peuple malien. Radios et télévisions privées comme pour se signaler ou rendre la monnaie d’une pièce, tous feront selon. Le régime cravachait, faisant ce qu’il avait à faire pour redresser la barre mais continua à buter à la muraille d’acier dressé par l’opposition. Finissant par croire à la méthode du Parena, le reste de l’opposition entrera dans la danse. Même l’honorable Soumaïla Cissé, le seul politique à avoir bénéficié de statut de chef de l’opposition parlementaire, censé normalement faire le distinguo de par ce qui venait de lui être fait et qui n’avait jamais été fait à un opposant malien, prit son malin plaisir dans le dénigrement, dans la déstabilisation. C’est ainsi qu’on verra la mort de nos braves et héroïques soldats tombés sur le front faire le chou gras dans des macabres comptabilités comme si, tous les matins on souhaitait cela. Mon dieu ! Peu regardant des actions patriotiques du régime, l’opposition réussira la prouesse de tout passer au compte de pertes, mais jamais de profits. Jamais elle ne saluera une seule action, un seul geste du pouvoir. Même le voyage de Soumeylou Boubèye Maïga n’a eu de grâce à leurs yeux, parce que, s’attendant sans doute à un clash qui malheureusement pour elle, n’arriva jamais. Un succès que personne dans ce camp n’apporta le moindre satisfecit. Pire elle trouva le moyen de le faire passer sous silence, si elle ne l’a totalement plastiqué. Forte de son avance communicationnel sur le régime, elle réussit si ce n’est la sagesse du président de la République lui-même, d’organiser la rue à la fin d’écourter son mandat. Où sont encore la majorité, ses ministres et cadres dispersés ça et là ? Sont –ils tétanisés par la bourrasque ? En tous les cas le président lui en attendant, reste encore seul et jusqu’à quand ?
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La Nouvelle Patrie