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« La Cedeao et l’UEMOA se sont assumées, nous en ferons autant » : assumer quoi ?

« La Cedeao et l’UEMOA se sont assumées, nous en ferons autant. » Ainsi s’est exprimé le chef de l’État, le colonel Assimi Goïta, dans son adresse à la nation du 10 janvier 2022, à la suite des sanctions prises par la conférence des chefs d’État de la Cedeao et de l’UEMOA contre le Mali.

 

Les autorités maliennes de la transition s’étaient engagées, devant les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), à tenir les élections présidentielles au mois de février prochain. Sans surprise, elles ont changé les règles du jeu en plein match. Pouvait-on, d’ailleurs, s’attendre à l’organisation d’élections crédibles, libres et transparentes à cette date ? La réponse est, bien évidemment, non.

Puisque la Cedeao y tenait, il fallait tant bien que mal leur offrir un calendrier. Les chefs d’État ont utilisé la méthode forte en prenant des sanctions économiques et financières contre notre pays. Ce qui porterait un coup dur à une économie déjà fragilisée par la crise sécuritaire et la pandémie de Covid-19. Ils se sont donc assumés. Les autorités maliennes de transition, par la voix du président de transition, ont également, à leur tour, décidé de s’assumer.

Ne pas se laisser faire

Assumer la souveraineté du Mali en tant qu’État en décidant de le diriger selon nos propres règles ? Assumer la durée de cinq ans proposée dans un premier temps à la Cedeao à l’issue des Assises nationales de la refondation (ANR) ? Faire face aux sanctions édictées contre notre pays, la tête haute en travaillant à développer notre capacité de résilience face à elles ? Pour l’instant, rien n’est précis. Ce qui est sûr, les autorités maliennes de transition sont décidées à ne pas se laisser faire.

Le chef de l’État, dans son adresse à la nation, s’est montré ouvert et disponible au dialogue. Bien évidemment, il faut comprendre que dialoguer, ce n’est pas ne pas s’assumer. Dialoguer, ce n’est pas se soumettre. Dialoguer, c’est vouloir s’écouter et se comprendre. C’est donner et obtenir. C’est faire des concessions de part et d’autre.

La voie du dialogue

Les chefs d’État des organisations sous régionales ont, à mon avis, péché par leur posture. Leur erreur, c’est de vouloir en imposer à des autorités exerçant à la tête d’un État souverain. Les autorités maliennes se sont d’ailleurs toujours montrées disponibles à travailler en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel normal. Ce que nos autorités essaient de leur faire comprendre, c’est d’analyser de manière plus sereine la situation de notre pays pour décider, ensemble, d’un temps plus raisonnable à même de permettre de pouvoir relever les défis actuels auxquels notre pays fait face avant toute organisation d’élections libres, crédibles et transparentes.

Sans vouloir se prêter à un tel exercice, les décisions des chefs d’État de la Cedeao susciteront toujours des actes de résistance. La voie du dialogue est une issue favorable qu’il faudra exploiter pour sortir de cette nouvelle crise. Toutefois, elle doit se faire sur des bases saines qui exigent de chacune des parties d’adopter des postures qui assureront la compréhension mutuelle et la résolution pacifique des problèmes.

Source : Benbere

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