Dans la matinée du 31 octobre 2019 sur le tronçon Koro-Ouahigouya (Burkina Faso), quatre véhicules de transport en commun en provenance du pays des hommes intègres ont été détournés de leur trajet par des terroristes sur la RN15.
L’incident s’est déroulé au niveau du pont que les terroristes avaient dynamité il y a deux semaines. Les véhicules étant obligés de ralentir pour passer par une déviation, des hommes lourdement armés ont profité de cette situation pour stopper deux cars de transport, un camion 10 tonnes et une camionnette bâchée. C’était aux environs de 10 heures.
Les hommes armés ont conduit les véhicules et les occupants à une dizaine de kilomètres de la RN15 en pleine forêt où ils ont procédé au contrôle des identités des passagers. Ils ont pris la précaution de confisquer les téléphones des passagers pour qu’ils ne puissent pas appeler au secours.
Le trajet Koro-Ouahigouya est long de 100 km. La nouvelle de l’enlèvement des quatre véhicules s’est répandue rapidement dans les deux pays et des recherches furent entamées. Toute la journée, les terroristes ont gardé les passagers qui furent obligés d’écouter des prêches.
Aux heures de prière, ils priaient avec leurs otages. Ils ont ensuite remis à chacun ses papiers et son téléphone avant de les reconduire sur les lieux où ils avaient été enlevés le matin.
Selon l’un des passagers dont l’AMAP a recueilli le témoignage, les ravisseurs n’ont pas brutalisé leurs otages qui ont dû tout de même passer la journée à écouter des prêches. Les terroristes parlaient les langues du milieu et étaient enturbannés pour ne pas être reconnus. Ils ont expliqué aux otages qu’ils se battaient pour l’islam et pour une société plus juste sans le contrôle des Blancs. « On n’a eu vraiment peur mais Dieu merci nous sommes sortis sains et saufs de cette aventure », témoigne notre interlocuteur.
Une autre passagère qui ne cessait de remercier Dieu nous a confié qu’elle a eu la plus grande peur de sa vie. Elle ne pensait pas sortir de cette situation vivante.
Après leur libération, les véhicules sont arrivés à Koro aux environs de 18h30. à Koro, voyager est devenu un souci non seulement pour les voyageurs mais aussi pour leurs parents. Certains diront même que la crise a fait de Koro une prison à ciel ouvert. Les voyageurs peuvent être attaqués par des hommes armés ou être victimes des engins explosifs improvisés posés sur les axes routiers par les terroristes.
L’Essor