Dans cette interview, la cheffe du département du football féminin revient d’abord sur le forfait des U20 de son pays face au Mali, avant de parler de son propre parcours et du football de notre pays
L’Essor : Pourquoi le Togo a déclaré forfait contre le Mali qu’il devait affronter en éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations U20 ?
Klussey Delali Yvette : Je tiens tout d’abord à remercier le Quotidien national L’Essor qui me donne l’occasion de parler du football togolais dans les colonnes d’un journal malien. L’Essor est un média connu pour son sérieux et son professionnalisme et c’est un grand honneur pour moi de m’exprimer dans ce journal. Pour revenir à votre question, à savoir les raisons du forfait des U20 du Togo, face au Mali, il s’explique simplement par les problèmes administratifs que notre sélection nationale rencontre depuis quelques temps.
Le match était prévu le samedi 7 août, mais il y a eu une longue discussion entre la Fédération togolaise de football (FTF) et le département de football féminin et c’est à l’issue de ces échanges, que nous avons décidé de signer forfait. On attendait la visite de la Fédération internationale de football (Fifa) pour homologuer le stade de Kégué et notre pays à un problème lié à la Covid-19 cela a poussé les autorités à fermer les frontières du pays.
Ensuite, chez nous, il faut également avoir l’autorisation de l’état pour jouer et malheureusement, on n’a pas reçu l’avis favorable pour organiser le match.C’est pour toutes ces raisons que nous avons adressé un courrier à la Fédération malienne de football pour l’informer de notre forfait. Les joueuses ont très mal accueilli la nouvelle, certaines ont même pleuré mais ensuite, elles ont compris qu’on ne pouvait pas jouer ce match. Nous présentons nos sincères excuses aux amoureux du football féminin pour ce faux bond, surtout que le match promettait du spectacle.
L’Essor : Que vont devenir les U20 togolaises, après ce forfait ?
Klussey Delali Yvette : Nous avons déjà commencé le championnat national de foot féminin. Les joueuses rejoindront les équipes respectives, en attendant les prochaines échéances internationales. Nous allons continuer le travail pour que nous puissions avoir des sélections nationales compétitives à tous les niveaux : les séniors, les juniors et les cadettes. Nous sommes en train de nous battre ici à la FTF pour que le foot féminin puisse avoir un certain niveau dans les années à venir.
L’Essor : Comment vous êtes arrivées dans le monde du football ?
Klussey Delali Yvette : J’ai beaucoup aimé cette question. J’ai été d’abord secrétaire générale à la Fédération togolaise de football (2012-2015). Avec ce poste, j’étais en quelque sorte le numéro 2 de la fédération, la cheville ouvrière de l’instance. J’avoue que je n’ai pas joué au football, je suis une ancienne joueuse de volley-ball. Toutefois, j’ai toujours aimé le football et je regarde les matches depuis plusieurs années, qu’il s’agisse des rencontres masculines ou féminines.
En 2006, l’actuel président de la Fédération togolaise de football, Guy Kossi Akpovy a placé sa confiance en moi pour diriger le département football féminin. Depuis, je suis devenue une grande passionnée de football et je me bats tous les jours pour rélever le niveau du football féminin du Togo.
L’Essor : Connaissez-vous le football malien, en général et le football féminin du pays, en particulier ?
Klussey Delali Yvette : Très sincèrement, je ne connais pas bien les sélections maliennes mais tout le monde en Afrique sait que le Mali fait partie des grandes nations de football du continent. J’ai eu l’occasion de regarder un match de la sélection féminine du Mali, elle regorge de joueuses de talents. J’espère que la prochaine fois sera la bonne et que nos deux pays auront l’occasion de se découvrir et pouvoir partager tout ce que nous avons en commun. L’Afrique, c’est un tout, c’est une même population, c’est un même football, il y a juste de petites spécificités. J’espère voir le Mali aller très loin dans la compétition et faire prévaloir le talent de son effectif.
Propos recueillis par
Djènèba BAGAYOKO
Source : L’ESSOR