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Kidal : Paris et le MNLA, pour le meilleur et le pire ?

Le Mali, de l’indépendance à nos jours, n’est jamais tombé si bas. Et si les évènements survenus depuis le 17 janvier 2012 attestent à bien des égards cette triste réalité ; la situation actuelle de Kidal en est une illustration parfaite. Et l’incohérence de la France dans ce dossier, sur fonds d’irrespect et de manque de considérations vis-à-vis du Mali, nous pousse aujourd’hui à remettre en cause notre souveraineté, jeter un discrédit sur la dignité de nos dirigeants politiques, tout en prenant une autre position plus radicale à l’endroit de celui que nous avons tous affectueusement, mais aveuglement, traité de notre sauveur.

Fousseyni-Maiga

Sans remettre en cause les nombreuses actions salutaires menées par François Hollande en faveur du Mali ; il convient aujourd’hui, pour des raisons de dignité et de justice sociales, de lui dire tout simplement non face à sa stratégie discriminatoire dans l’affaire de Kidal et, par ricochet, de tirer toutes les conséquences y afférentes. En d’autres termes, il revient aux maliens de s’inculquer trois réalités les unes aussi évidentes que les autres.

 

Primo, le comportement de la France vis-à-vis du MNLA et consorts met à nu une vérité historique toujours reniée par la France : celle de son soutien au MNLA et de sa participation (qu’elle soit active ou passive) dans toutes les actions de ce dernier. Et aujourd’hui, quitte à piétiner les intérêts du peuple malien, la France se trouve dans l’obligation de protéger le MNLA au risque de se compromettre elle-même. Disons donc sans ambages que la question du MNLA, pour François Hollande, demeure à la fois un lourd héritage de Sarkozy laissé à la France et une épine dorsale dans sa politique étrangère dont il ne pourra aucunement fait fi.

 

Secundo, les autorités actuelles de la transition ne disposent ni de moyens, ni de légitimités nécessaires, encore moins de courage politique pour débloquer cette situation. Elles se retrouvent aujourd’hui entre le marteau (au regard de notre dépendance politique, sécuritaire et économique vis-à-vis de la France et de la communauté internationale) et l’enclume (avec la pression populaire qui va crescendo dans le dossier Kidal). Kidal, plus qu’un obstacle pour le gouvernement de transition, représente également un moyen de pression qui plane sur sa tête comme une épée de Damoclès…d’’où ;

 

Tertio, la nécessité pour le peuple malien de prendre sa destinée en main pour d’une part obliger les autorités de la transition à dire ce fameux non à la France et prévenir d’autre part tout deal politique susceptible, pour des fallacieux arguments relatifs à la tenue des élections à Kidal, de compromettre le Mali et de permettre au MNLA et alliés de sortir par la grande porte. S’il est du droit de la France de soutenir le MNLA et de sauvegarder ses arrières, il est du devoir du peuple malien cette fois-ci de libérer Kidal et de sauvegarder ses intérêts et son intégrité territoriale. Encore que cet exercice de patriotisme devra s’exercer dans les règles de l’art et en considération de la situation conjoncturelle du pays. De la classe politique à la société civile, en passant par tous les citoyens du Mali, tout le monde doit tenir le même et unique langage de fermeté. Désarmement du MNLA, contrôle de la région de Kidal par l’armée malienne et ses partenaires et amorcement d’un dialogue franc et sans complaisance avec pour aboutissement un compromis juste, équitable et consensuel avant la tenue des élections du 28 juillet : tel doit être le leitmotiv de tous les maliens sans distinction aucune.

Fousseyni MAIGA

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