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Kidal: l’iniquité de la Minusma

En contrôlant les principales entrées de la ville, en érigeant des check-point sur les principaux axes de la ville, de même qu’en organisant des patrouilles pédestres, la MINUSMA ne fait que transformer Kidal en forteresse imprenable, sous le prétexte de la protection des civils ; même si cela n’échappe à personne qu’il s’agit d’en empêcher l’accès au GATIA. Décryptage d’une intervention à la tête du client.

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Une nouvelle fois le masque est tombé et la Mission onusienne est rattrapée par ses turpitudes et sa partialité en faveur de la Coordination des mouvements armés (CMA). Les faits sont têtus et sacrés. En effet, lors de la conférence de presse hebdomadaire de la MINUSMA, le 28 juillet dernier, sa porte-parole, Radhia Achouri, déclarait qu’à la suite des affrontements, la MINUSMA a pris plusieurs mesures, en particulier pour protéger les populations civiles. Elle a cité à cet effet : « au niveau opérationnel, la Force de la MINUSMA a procédé à un réaménagement du dispositif sécuritaire à Kidal pour être à même d’accomplir son mandat de protection de population. Des détachements de la Force sont positionnés de façon à contrôler les principales entrées de la ville ; des check-point sur les principaux axes de la ville ainsi que des patrouilles pédestres ont également été mis en place pour prévenir toute reprise des hostilités. Des survols aériens sont également menés quotidiennement. Des patrouilles conjointes sont également menées par UNLPOL et la Force ».
Un certain nombre de constats s’imposent au niveau de ces mesures dites opérationnelles.
Le premier est qu’en fait de protéger les populations civiles, il s’agit plutôt de transformer Kidal en forteresse imprenable. De qui protège-t-on les populations civiles de Kidal ? Point besoin d’être un foudre d’intelligence pour savoir que c’est du GATIA. En se faisant, la MINUSMA se substitue à la CMA, en tant que force armée. Ce qui sort du cadre de sa mission qui est : ‘’ appuyer la mise en œuvre des mesures de défense et de sécurité prévues par l’Accord, en particulier dans son titre III et à l’annexe 2, notamment : appuyer, surveiller et superviser le cessez-le-feu et lui rendre compte des violations de celui-ci’’. Sous le prétexte d’assurer la protection de la population civile et de la défense de son Mandat ; la MINUSMA fait l’interposition entre deux forces belligérantes.
Le second constat est que cette interposition se fait à la tête du client. Et pour cause, quand les 21 et 22 juillet, les forces de la CMA étaient en sérieuse difficulté, autant Force Barkhane que celle la MINUSMA sont descendues dans l’arène non seulement pour s’interposer, mais également pour négocier le retrait du GATIA de la ville. L’intervention de Barkhane est d’autant plus incongrue que son unique mission est la lutte contre les terroristes. Que diantre vient-elle faire dans des combats entre deux groupes armés signataires d’un Accord pour la paix et la réconciliation ? La réponse n’est qu’un secret de polichinelle.
La MINUSMA, qui est sortie du chapeau de ceux qu’on sait, ne pouvait qu’emboîter le pas à Barkhane, si ce n’est lui obéir au doigt et à l’œil, se discréditant encore davantage. L’on s’explique mal comme deux forces promptes à réagir pour voler au secours de la CMA à Kidal, soient comme par enchantement absentes, lorsque cette dernière est allée attaquer le GATIA, à Tessik, le samedi dernier. N’étaient-elles pas au courant du projet de la CMA ? Impossible, puisqu’à Kidal elles ont vu la menace de l’imminence de combats.
A l’évidence, tant que c’est le GATIA qui est attaqué, pas une poule n’en sera incommodée. Mais la situation tourne au drame international, quand le Groupe d’autodéfense a l’avantage du terrain et surtout quand il menace d’évincer la CMA de Kidal. En ce moment, il doit faire face, non à la CMA, mais à une coalition internationale dont des raisons principales de la présence est la défense de son intégrité physique et de ses intérêts matériels et moraux. Nul n’est dupe. Si la MINUSMA était aussi neutre qu’elle devrait l’être, il n’y aurait jamais eu de combats à Tessik.
Il faut rappeler que la MINUSMA avait établi une zone temporaire de sécurité située sur l’axe Anéfis-Almoustarat de 10 km de part et d’autre de l’axe. Une décision prise à l’issue d’un accord entre la Mission onusienne et Mohamed Ag NAJIM, le 24 janvier 2015, à Kidal, et qui a donné lieu à de violentes manifestations à Gao.
C’est la même MINUSMA qui avait établi une zone de sécurité de 20km autour de Kidal, quand après la prise d’Anéfis, le GATIA entendait poursuivre sur sa lancée et déloger la CMA de Kidal, en août 2015. Là également, c’est la population civile qui a servi de prétexte. Nous avons tout compris…

Par Bertin DAKOUO

 

Source: info-matin

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