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Accord de paix, sécurité et stabilité du pays: les propositions des leaders religieux

Le Premier ministre, Modibo KEÏTA, a présidé, hier mardi, l’ouverture des travaux du forum national des leaders religieux sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger, au CICB. Organisé par le Haut conseil islamique du Mali (HCIM), avec l’appui de la MINUSMA, cette rencontre avait pour objectif de dégager des voies et moyens pour une mise en œuvre efficiente de l’accord en mettant l’accent sur le rôle des leaders religieux.

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Placée sous le haut parrainage du président de la République, IBK, l’ouverture des travaux a enregistré, outre le PM, la présence de plusieurs membres du gouvernement, l’archevêque de Bamako, Monseigneur Jean ZERBO ; le représentant des églises protestantes du Mali, le Pasteur Marc GOÏTA ; le président du HCIM, Mahmoud DICKO, le chef adjoint de la MINUSMA, David KONDZE ; le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Omar Hass DIALLO ; le président du groupement des leaders spirituels musulmans du Mali, Chérif Ousmane Madani HAÏDARA, les représentants des corps et représentations diplomatiques accrédités au Mali ; le coordinateur des chefs de quartier du district de Bamako, Bamoussa TOURE ; les imams et représentants des organisations confessionnelles venues des 10 régions du Mali, le représentant du maire de la commune III du district de Bamako, etc.
Dans son mot de bienvenue, le représentant du maire de la commune III a souligné que la tenue de cette rencontre était le témoignage d’une aspiration profonde du peuple malien et une préoccupation constante des plus hautes autorités du pays à la paix et à la stabilité. Il s’agit, selon lui, de mieux expliquer aux leaders religieux, les dispositions de l’accord, de les outiller afin qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle dans la mise en œuvre de l’accord de paix, ceux-ci, au regard de leur place et rôle, puissent accompagner le processus de stabilisation de notre pays.

« Les leaders religieux sont des sentinelles de la société »
Au nom de toute la communauté chrétienne du Mali, l’évêque de Bamako, Jean ZERBO, a souligné que la tenue de ce forum permettait aux leaders religieux de mieux comprendre l’accord. Il a présenté ces derniers comme des sentinelles, des veilleurs et des guetteurs, dans une société. Pour cela, ils doivent être vigilants et savoir apprécier les situations en toute connaissance de cause. Selon lui, la sentinelle avertie, qui de droit, des dangers qui menacent la société et n’a pas droit à une mauvaise appréciation.
« Nous sommes tous redevables à Dieu et devons nous acquitter convenablement de cette tâche », a-t-il dit. Il s’agit aussi pour les leaders religieux d’être des intercesseurs entre les parties en conflit dans la société afin de les mettre sur le chemin de la réconciliation. Il s’agit aussi d’être un intercesseur entre la communauté religieuse et le Seigneur. Les travaux doivent permettre, selon lui, de donner le langage qu’il faut aux leaders religieux pour expliquer l’accord aux coreligionnaires.
Il a invité les participants à avoir une pensée pieuse pour toutes les victimes civiles et militaires maliennes et étrangères de la crise du nord. Il a souhaité qu’une solidarité active et permanente soit inventée à leur endroit et en faveur de leur famille. Enfin, il a prié pour le repos de l’âme des disparues et la paix au Mali.
De son côté, le représentant de la communauté musulmane du Mali, Mahmoud DICKO, président du HCIM du Mali, s’est réjoui de la tenue de cette rencontre avant de remercier la MINUSMA pour son initiative et son soutien.
Dans ses propos, il a fait savoir que l’accord, dont il s’agit, avait fait couler beaucoup d’encre et de salive. Mais il ne s’agit pas, de son avis, de qualifier l’accord au cours de cette rencontre, mais plutôt de travailler ensemble sur sa mise en œuvre efficiente. Il a rappelé la tenue les 9 et 10 juin 2015, du forum des leaders religieux sur le rôle de la MINUSMA. Cette rencontre, a-t-il fait savoir, a été une occasion pour les leaders religieux d’exprimer pleinement leur volonté de jouer pleinement leur partition pour la paix et la réconciliation nationale. Par la suite, les leaders religieux dans leur ensemble ont montré cette volonté lors du voyage qu’ils ont effectué en Europe pour rencontre tous les acteurs impliqués dans la crise malienne.
Selon lui, le commun des Maliens s’interroge aujourd’hui sur le rôle de la MINUSMA dans la stabilisation du Mali. En effet, a-t-il soutenu, en dépit de l’augmentation de son effectif, du renforcement de son mandat, il est amer de constater que la situation sécuritaire se dégrade davantage dans notre pays. Sans langue de bois, il a fait savoir aux responsables de la MINUSMA que c’est le sentiment que la majorité des Maliens partage aujourd’hui. Car la présence de la MINUSMA avec ses 13 000 hommes et son mandat devenu robuste ne semble pas avoir un impact sur le processus de stabilisation du Mali, a-t-il dit. « Ce n’est pas une tribune pour moi d’accuser, mais je suis en train d’extérioriser un sentiment partagé par toutes les populations », s’est-il défendu sous des applaudissements de la salle.

« La paix doit s’imposer à nous »
Faire la paix dans notre pays est avant tout le devoir de tous les Maliens, a-t-il affirmé. La tenue de cette rencontre est le signe de cette volonté commune de cheminer ensemble pour trouver les solutions idoines. Selon lui, le gouvernement, les leaders religieux, la société civile, les groupes armés ont chacun leur responsabilité face à l’histoire.
« Le pays doit avoir la paix et la paix doit s’imposer à nous », a prêché l’imam DICKO.
« Il est regrettable qu’au moment où on cherche la paix que des enfants de ce pays s’entre-tuent pour des raisons qu’on ne peut pas qualifiées. Il va falloir qu’on se parle et que le gouvernement fasse un effort pour que la Conférence d’entente nationale citée dans l’article 15 de l’accord pour la paix se tienne enfin », a-t-il préconisé. Le président du HCIM a souhaité que cette future rencontre offre le cadre d’un dialogue national pour que tous les enfants de ce pays se parlent. ‘’Il n’y a pas de tabous entre nous et on doit nécessairement se parler pour se comprendre’’, a-t-il conseillé. Et c’est à ce prix qu’il peut y avoir la paix, a-t-il prévenu.

L’appel à la retenue de la MINUSMA
Le chef adjoint de la MINUSMA, David KONDZE, a souligné que cette rencontre arrive à un moment critique, à cause des affrontements violents entre groupes armés à Kidal. Selon lui, les derniers développements de ces affrontements ne sont pas de nature à contribuer à la stabilisation du pays. Cette violence sur le terrain va à l’encontre de l’esprit de l’Accord pour la paix, a-t-il souligné. Il a invité les belligérants à résoudre leurs différends de manière pacifique.
Son organisation et l’ensemble de la communauté internationale se tiennent aux côtés des parties maliennes afin d’œuvrer à une sortie de crise dans les meilleurs délais, a-t-il dit. Plus que jamais, la promotion du dialogue et de la réconciliation doivent être au cœur des débats. En ce sens, les leaders religieux ont une responsabilité très particulière. Selon lui, les leaders religieux doivent être en première ligne pour faciliter, accompagner et soutenir toutes les initiatives portant les messages de tolérance et de paix.
« Vous avez un rôle primordial dans la mobilisation et la sensibilisation des forces vives de la nation », a-t-il dit aux participants.
Il a invité les leaders religieux à s’impliquer de manière concertée dans la mise en œuvre de l’accord. Avant de terminer, il a indiqué que la MINUSMA soutenait la tenue de la Conférence d’entente nationale tel que prévu dans l’accord dans un cadre inclusif. Il a invité l’ensemble des Maliens à s’unir pour donner une chance à cet Accord afin que notre pays renoue avec la stabilité et la prospérité tant souhaitée par les populations.

Une mobilisation indispensable
Le chef du gouvernement, Modibo KEÏTA, a, au nom du président de la République, invité les participants à avoir une pensée pieuse pour les victimes de la crise. Il a invité les uns et les autres à éviter les polémiques sur les dispositions de l’accord. Il a souhaité que la raison prenne le dessus sur la passion dans les débats sur l’Accord. Il a aussi invité tous les leaders à s’impliquer dans la mise en œuvre de l’accord. Selon lui, le document en question mérite d’être lu expliqué davantage. Car dans les interventions du jour, il s’est rendu compte que les gens n’ont pas la même lecture de l’Accord. Selon lui, il est tout à fait normal que le dialogue s’instaure entre les Maliens, mais le cas de la Conférence d’entente, telle que dite dans l’accord, ne concerne que les discussions sur le sens du terme Azawad. Les assises de l’entende nationale devraient permettre de vider cette question d’Azawad, a-t-précisé. Il a appelé à l’apaisement et à la retenue face à la violence. Le peuple malien, malgré la conjecture sécuritaire, croit à son avenir, a-t-il dit.

Par Abdoulaye OUATTARA et Koumbeli DIAW (Stagiaire)

 

 

Source: info-matin

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