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KIDAL : Les ex-rebelles minés par leurs divisions

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«À l’issue des travaux du 3ème congrès qui s’est tenu à Kidal du 7 au 11 avril 2016, il m’est clairement apparu ainsi qu’à la grande majorité des militants que les idéaux du MNLA sont abandonnés et réduits à l’accord d’Alger-Bamako.»

C’est en ces termes que Moussa Ag Assarid, représentant en Europe du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), l’un des principaux groupes rebelles touaregs du nord Mali, a annoncé qu’il démissionnait de ce poste qu’il occupait depuis 2012.

Interrogé par Mondafrique à son retour de Kidal où il dit avoir séjourné plusieurs semaines, ce militant qui s’est employé depuis plusieurs années à tisser des liens avec les indépendantistes catalans, écossais ou kurdes, invoque deux motifs principaux : «premièrement, la direction du MNLA a abandonné ses revendications d’indépendance de l’Azawad pour se consacrer à l’application de l’accord d’Alger qui ne prévoit qu’une simple décentralisation. Deuxièmement, les responsables du MNLA qui rencontrent régulièrement les autorités maliennes ne font pas de comptes-rendus de ces réunions. Je ne peux être en accord avec une direction qui, en réalité, joue le jeu de Bamako. Je reste cependant un militant du MNLA.»

Isolé par les cadres du mouvement dont certains lui reprochent de «donner des leçons de radicalité» depuis la lointaine France où il réside, Moussa Ag Assarid a donc rendu son tablier. Symbolique, son départ éclaire l’existence d’un malaise profond dans les rangs du MNLA et des ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), de plus en plus dispersés.

Mi-avril, plusieurs hommes armés de la tribu doussahak installée à Ménaka dans la région de Gao ont annoncé la création d’un nouveau mouvement sous le leadership de Moussa Ag Acharatoumane. Chef de tribu, ce jeune combattant touareg, membre fondateur du MNLA et bras droit de son secrétaire général Bilal Ag Acherif, convoiterait désormais la vice-présidence du mouvement. «Il semble vouloir jouer sa propre carte au sein du groupe», relève un analyste, fin connaisseur du Mali.

Pour justifier cette nouvelle scission, Moussa Ag Acharatoumane avait notamment dénoncé sur sa page Facebook, il y a près de deux semaines, le manque de soutien des communautés hégémoniques au sein de la CMA lors de combats menés contre le Gatia.

Autant d’obstacles qui mettent à mal la crédibilité du mouvement qualifié à l’origine par les rebelles de «révolutionnaire» et qui nuisent à la mise en application de l’accord d’Alger, principale feuille de route devant conduire à la stabilisation du pays, signé en juin 2015.

Avec Mondafrique

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