Il y a quelques mois, lorsque l’on abordait le sujet de la présidentielle du 28 juillet à Kidal avec certaines personnes de ladite localité, les débats n’étaient pas optimistes. Depuis hier, c’est chose faite.
Dans la matinée, nous avons contacté Daouda Maïga, ressortissant de Kidal et Directeur du PIDRK.
Depuis le début de la crise, en 2012, il s’est replié avec sa famille à Bamako, comme la majeure partie des cadres travaillant dans la région. Vendredi dernier, Daouda Maïga est rentré chez lui pour voter.
Hier, lorsque nous l’avons contacté par téléphone, il s’est dit «très heureux d’avoir voté et surtout d’avoir contribué à un nouveau départ pour la huitième région».
Il faut reconnaître que la capitale de l’Adrar des Ifoghas est restée, jusqu’à la dernière minute, la grande équation dans le processus électoral. Seuls quatre candidats à la présidentielle (IBK, Modibo Sidibé, Dramane Dembélé et Soumaïla Cissé) s’y sont rendus pour battre campagne. A la mi-journée, l’affluence était encore timide. «Cela est dû au fait que la ville a enregistré une forte tempête de sable, qui a arraché plusieurs listes. Des gens sont encore en train de chercher leurs bureaux», a affirmé un accesseur que nous avons contacté par téléphone. Notre interlocuteur n’a pas manqué d’ajouter que «même si toute la région n’enregistrait que 100 électeurs, ce serait déjà une victoire». Une victoire, car, il faut reconnaître, en plus des menaces du MUJAO, il y a 48 heures, un groupe pro-MNLA, dirigé par Mossa Ag Najem (frère de Mohamed Ag Najem, chef d’état-major du MNLA et pourvoyeur principal des armes venues de la Libye aux rebelles) semait la terreur au sein des populations. Il y a quelques jours, deux de ses victimes sont étaient encore à l’hôpital de Gao, pour avoir scandé le nom du Mali dans les environs d’Adiel Hoc. Les hommes d’Ibrahim Ag Najem leur ont mis des rafales de Kalach dans les jambes. Diagnostic: fractures multiples.
Il sied de souligner, enfin, qu’à Kidal un important dispositif de sécurité a été déployé. Il comprend les forces de la MINUSMA, des éléments de l’Opération Serval et, bien sur, des forces de sécurité malienne, notamment la Gendarmerie.
Gao: affluence et sérénité
A Gao, hier dans la matinée, les habitants sont sortis massivement pour voter. Contrairement aux rumeurs d’attentas qui couraient la ville ces derniers jours, aucun incident n’a émaillé le scrutin. Selon les informations que nous avons recueillies auprès de certains habitants par téléphone, «jusqu’à 17 heures, il y avait encore des files devant les bureaux de vote». Tout comme à Kidal, la sécurité a été renforcée, avec la présence massive des Casques bleus (Gao est leur QG) et la mise en place d’un important dispositif des forces de sécurité malienne.
A Aldjanabandja (Quartier n°4), un électeur contacté par nos soins, a relevé certaines difficultés, liées au retard dans l’ouverture des bureaux de vote et au manque de matériel. Selon lui, «ces tares on été vite corrigées et n’ont pas provoqué de dérapages dans le déroulement du scrutin».
Paul Mben
Source: 22 Septembre