Depuis vendredi dernier, un climat d’instabilité règne sur l’Adrar (Kidal) plongé dans un nouveau cycle de violences fratricides, opposant les combattants des deux mouvements signataires de l’accord : la CMA et le Gatia. Plusieurs jours après les derniers accrochages ayant fait plusieurs morts, de part et d’autres, il est toujours difficile de situer les responsabilités dans ces affrontements motivés par des velléités de contrôle de la ville aujourd’hui aux mains de la Cma. Mais, on se souvient que depuis la tentative avortée d’installation (dans la même ville) des autorités intérimaires, le Gatia (qui tient à ce qu’une place lui soit faite dans la gestion de la 8è région du Mali) a pris l’initiative de plusieurs actions militaires. Aujourd’hui encore, le Groupe armée Touareg Imgad et alliés, membre de la Plateforme, ne démord pas ; il semble, au contraire adopter une nouvelle stratégie tendant à s’accaparer du maximum de villes secondaires dans la même zone. C’est ainsi que malgré les dénonciations de la Cma, qui appelle la Plaforme au respect des positions affirmées suite à la signature de plusieurs accords sécuritaires, le Gatia continue sa politique d’occupation d’autres localités de la région. Ainsi, outre Anefis, Inhalile (frontière algérienne) des troupes puissamment armées du Gatia auraient pris position sur plusieurs axes stratégiques servant au trafic entre Kidal et d’autres localités. A travers cette stratégie, le Gatia, indique certaines sources, entend déloger de Kidal la CMA en lui coupant toutes les voies d’approvisionnement. Une politique que la CMA a bien compris et a également mis ses troupes en position de combat. Toute cette situation se passe au moment où l’aile politique du coté des deux groupes rivaux, affiche une certaine impuissance…
Cette nouvelle détérioration de la situation sécuritaire, à Kidal, bastion de la rébellion, inquiète. Ils sont, en effet, nombreux ceux qui y voient une grave menace qui plane sur l’accord pour la paix et la réconciliation signé par deux mouvements qui sont aujourd’hui proches de l’affrontement. La situation, interpelle la médiation et la Communauté internationale. Elles sont les garant de l’accord. Or, elles assistent, dans une quasi indifférence, cette situation potentiellement dangereuse pour sa mise en œuvre.
La rédaction