Au Mali, comme dans la plupart des pays de l’Afrique, les conditions carcérales sont tellement exécrables qu’elles mettent la vie des prisonniers en danger. L’accès limité des détenus aux soins médicaux reste l’une de ses conditions difficiles. Par manque de soins, un détenu a perdu la vie dans la Maison d’arrêt de Kéniéba, le mardi 12 mai 2015.
Le détenu, du nom de Seydou Berthé, était un employé d’une société sous-traitante de la Somilo. Son travail consistait à nettoyer les résidus de gravas dans lesquels l’or est extrait. Au cours d’une de ses missions, pris par la tentation, Seydou Berthé ramasse un bloc de sable contenant de la poudre d’or. Pris en flagrant délit, il est conduit à la gendarmerie de Djidjan et conduit devant le juge de paix de Kéniéba. Interrogé, il reconnaît les faits et est placé sous mandat de dépôt. Son butin évalué s’élèverait à moins d’un gramme d’or, pour une valeur monétaire de 7500 Fcfa.
Quelques jours après son incarcération, il se plaint de fortes douleurs au niveau de la tête. Face à ses nombreuses plaintes, les vigiles informent les autorités compétentes en charge de la question. Selon, nos informations, personne n’a réagi. Souffrant de plus en plus, Seydou Berthé, rend l’âme le mardi 12 mai, à la grande surprise de ses co-détenus. Après que sa mort a été constatée par un médecin, son corps a été remis à ses parents pour les funérailles. Il a été enterré à Kéniéba.
Pour ses parents, il est mort suites aux négligences des autorités pénitentiaires. «Il faut de toute urgence que les autorités veillent à ce que l’intégrité mentale et physique des prisonniers soit protégée et que leur sécurité ne soit à aucun moment compromise. Il est inacceptable que les conditions carcérales soient telles qu’elles puissent transformer une peine d’emprisonnement en condamnation à mort», a déclaré son frère que nous avons joint au téléphone.
En attendant des jours meilleurs pour les détenus, il ne nous reste qu’à prier pour le repos en paix de l’âme du disparu !
Serge BAMBA
Source: L’Oeil du Mali