L’adoption de la loi sur le statut particulier des enseignants n’a pas eu d’impact sur la grève dans la plupart des écoles de la ville de Kayes et de ses banlieues. Les syndicats signataires de l’accord du 15 octobre 2016 poursuivent leur mouvement de grève, en cours depuis décembre 2017.
Suite à l’adoption par l’Assemblée nationale du statut particulier des enseignants, des voix se sont levées pour demander aux grévistes de mettre fin à leur mouvement de contestation. Mais ces derniers campent toujours sur leur position car ils conditionnent la reprise des cours à la signature du décret d’application de la loi. «Les cours ne pouvaient pas reprendre aujourd’hui. Nos revendications ne se limitent pas seulement à l’adoption du statut. Si les promesses avaient été tenues, on ne serait pas allé en grève. Nous voulons que le président de la République promulgue la loi. Et puis, le décret d’application de cette loi nous donne une garantie», a expliqué Moussa Bah, coordinateur du SYNESEC (Syndicat national des enseignements du secondaire, de l’Etat et des Collectivités). Nous l’avons trouvé dans la cour du collège Adam Ba Konaré où il enseigne.
Notre équipe de reportage a constaté une reprise timide des cours à l’école fondamentale des Logements sociaux «ATT-Bougou» de Kayes N’Di. Mais la grève était largement suivie au jardin d’enfant de la Maison de la femme, située à Soutoucoulé. Ici toutes les salles et la direction de cet établissement étaient fermées. Parfois, la directrice du jardin de la Maison de la femme est obligée de garder les enfants pendant une ou deux heures pour leur permettre de s’amuser. Sur la rive gauche du fleuve Sénégal, notre équipe de reportage a constaté une paralysie au niveau du lycée Dougoukolo Konaré et du Collège Adam Ba Konaré.
Au lycée Dougoukolo Konaré, le censeur Sékou Tahara Traoré a expliqué que les élèves de son établissement sont pressés que les cours reprennent. A l’absence des professeurs, les élèves ont tenu une assemblée générale au cours de laquelle ils ont projeté d’organiser une marche pacifique pour la reprise des cours. Certains parents et éducateurs plaident aussi pour que les enseignants mettent fin à leur grève. «Nous avons un programme à achever. Nous serons obligés d’organiser des cours de rattrapage à l’intention des nos élèves pour leur permettre de mieux préparer les examens de fin d’année», lance l’un d’entre eux.
Bandé Moussa SISSOKO
AMAP-Kayes
Source: Essor
