C’est une croyance populaire assez répandue dans la tradition. Quand un cheval souffre de maux de ventre, il suffit qu’une fillette vierge qui n’a jamais fait des rapports sexuels ou une femme qui n’a eu de rapports sexuels qu’avec son seul mari le passe dessus pour qu’il guérisse. Il y a des cartésiens qui n’y croient guère. Pourtant la croyance s’est vérifiée le samedi 5 avril dernier, vers 7 heures à Benkounda, un quartier de la Commune urbaine de Kayes.
Moussa Makanguilé est un expatrié malien qui réside depuis une quinzaine d’années à Lyon en France. L’an passé, à l’occasion de ses congés annuels au bercail, ses conseillers de Nioro du Sahel lui ont conseillé de domestiquer un cheval blanc, ce qu’il a fait dans sa concession sise à Benkounda.
En ce moment, M. Makanguilé est dans nos murs pour ses vacances. Mais depuis une semaine, il a constaté que son cheval ne s’alimente plus. Il est couché par terre. L’expatrié en parle à son ami Sory Camara et propose de faire appel à un vétérinaire. Ce dernier lui a dit que ce n’était pas la peine d’appeler le vétérinaire car, son cheval souffre tout simplement de maux de ventre, qui se guérissent quand une fille qui n’a jamais eu de rapports sexuels ou une femme qui ne connait que son époux le passe dessus. Sory a proposé à son ami de solliciter Awa, âgée de 13 ans, la fille de Fousseyni Diarra, un notable du quartier.
A priori, sans remettre en cause le bien fondé de la croyance, il y avait de quoi être sceptique au regard de l’âge de la fille. Dans les centres urbains, il y a peu de filles de cet âge qui ne sont pas déjà des femmes précoces. Néanmoins, Sory et son ami Makanguilé ont expliqué leur préoccupation à Fousseyni qui n’a pas posé de problème. Moussa Makanguilé lui a remis 5 000f CFA, le même montant à sa fille et à son épouse Nènè Soukouna.
Vers 7 heures, le samedi 5 avril dernier, le petit groupe, les deux amis, le père de la fille et cette dernière sont allés au domicile de Makanguilé pour passer l’expérience. Dès que Awa a passé par-dessus le cheval, l’animal a pété et a failli la renverser n’eut été sa rapidité. Le fait a émerveillé tout le petit monde de curieux venu sur les lieux.
Comme quoi, il y a des pratiques traditionnelles qui ont toujours cours et qui ne sont jamais démenties.
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