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Kayes : À la découverte des émigrés

Il s’agit des collections qui décrivent les conditions de vie de la diaspora malienne en Italie. L’objectif est d’aider les jeunes à rester dans le pays et faciliter le retour des émigrés

 

«Vivre en Italie», tel est le thème d’une exposition photos qui a débuté le 12 août dans la cour de la Radio rurale de Kayes en présence de nombreux invités. Initiée par « Gao Cooperazione internazionale », en partenariat avec l’Association de Radio rurale de Kayes pour le développement de la région (ARKDR), cette exposition s’inscrit dans le cadre du projet «Retour au fleuve». Elle offre 63 tableaux, dont 35 de la diaspora, contenant des images données par des Maliens résidant en Italie. Ces photos, comme celles montrant les habitats (bâtiments abandonnés ou en ruines et containers servant de toilettes), reflètent la vie quotidienne de notre diaspora.

Ces Maliens en situation régulière qui ont spontanément collaboré à la réalisation de l’exposition ont choisi les clichés qui représentaient leurs activités courantes. Pour combler le vide, des photos de la vie quotidienne d’autres compatriotes en situation irrégulière, des photographes et des personnes ressources y ont été ajoutées.

« Les clandestins sont contraints de vivre dans des conditions précaires et sont facilement victimes d’exploitation au travail, travail presque toujours irrégulier, saisonnier et dans le secteur agricole », a commenté le directeur de la Radio rurale de Kayes, Darrar Ben Zaour Maguiraga, en présence de Ibrahim Traoré, président de l’ARKDR. Ces dernières années, le nombre de Maliens résidant en Italie a augmenté. Selon les données officielles, en 2013, il y avait moins de 5.000 migrants dans ce pays contre 20.000 au début de l’année dernière.

La plupart de ces migrants sont des hommes, la composante féminine ne représentant que 4,7%. Ces gens empruntent généralement le chemin périlleux de la mer méditerranéenne pour arriver à leur destination. Ces voyageurs quittent généralement leurs villages et villes pour aller en Europe et espèrent y trouver un boulot qui leur permet d’avoir de l’argent, si minime soit-il, pour l’amélioration de leurs propres conditions de vie et ceux de leurs parents et proches vivant au Mali. Ils contribuent aussi au développement local à travers des réalisations, dont la construction de centres de santé, des écoles et des châteaux d’eau.

à leur débarquement en Italie, la plupart des arrivants se retrouvent accueillis dans les centres d’accueil. Certains peuvent faire des mois, voire des années, sans obtenir la fameuse carte de séjour ou des «permis de séjour humanitaire» qui leur permettent d’avoir beaucoup d’opportunités. «Certains parmi eux sont accueillis avec des permis de séjour humanitaire, d’autres sont exclus et sont invités à quitter le territoire de l’UE (Union européenne)», souligne le directeur Darrar Ben Zaour Maguiraga, avant d’inviter le public à regarder les différentes collections. Ces photos montrent des scènes de récoltes d’oignon et d’olive à Calabria, des moments de travail et de détente, des maisons peu descentes.

« Les photos sont bonnes. Mais, je vois que la vie n’est pas facile en Europe », a déclaré Mme Mariam Konaté, une ménagère du quartier Bencounda, fief des émigrés. Il faut souligner que la Radio rurale se trouve dans ce quartier qui servait d’aéroport, il y a quelques décennies de cela. Les invités ont aussi eu droit à un film sur la vie des émigrés et le projet “Retour au fleuve”.

Rappelons que le gouvernement italien, à travers l’Agence italienne pour la coopération au développement (AICS), dont le siège est à Dakar (Sénégal), a décidé d’appuyer des acteurs du monde rural de la Région de Kayes dans le domaine de la transformation et de la conservation des produits agricoles.

D’où la mise en place de ce projet “Retour au fleuve – Formation et information pour le développement agricole en faveur des jeunes résidents et migrants de retour dans la Région de Kayes-Mali – AID 1127 4”. Ce projet est financé par l’AICS à hauteur de 425.700 euros, (soit 279,2 millions de Fcfa), un montant qui englobe les contributions de l’Ong italienne « Gao Cooperazione internazionale » (4.500€, soit 2,952 millions de Fcfa) et de l’ARKDR (18.000€, soit 11,808 millions de Fcfa).

Le projet “Retour au fleuve – Formation et information pour le développement agricole en faveur des jeunes résidents et migrants de retour dans la région de Kayes-Mali – AID 1127 4” est destiné à des associations de la région de Kayes : Union régionale des coopératives agricoles de Kayes (URCAK), ORDIC de Kolimbiné et Association Djama Djigui basé à Marena.

Bandé Moussa SISSOKO
Amap-Kayes

Source : L’ESSOR

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