Située à une quinzaine de kilomètre de la capitale, la ville de Kati constitue un bastion électoral important. Lors du scrutin du 29 juillet dernier les centres de vote des 13 quartiers de Kati ont affiché le plein. Cependant on déplore comme principal couac, l’absence et le retard du personnel électoral. Reportage.
Comme si elle avait soif du changement, la population de Kati a prouvé que cette élection était un enjeu majeur pour elle. Ils étaient, vieux, femmes et jeunes venant de toutes les contrées et des différents quartiers et camp de Kati à prendre d’assaut les centres de vote en ce dimanche. Cependant, on déplorait l’absence des délégués de certains candidats. Toute chose reconnue par le Préfet central de Kati, M. Youssouf Bakary Traoré. A ce sujet, il dira qu’à travers la loi électorale actuelle, ils n’avaient pas la latitude de les changer. « Cela a ralentit un peu le travail des membres du bureau de vote» a-t-il signalé. La détermination des électeurs au niveau de Kati Malibougou se faisait sentir car déjà à 07H 40 les électeurs ainsi que les assesseurs et les délégués étaient sur place. A 08h 00 tout commence, ceux qui ont leurs cartes d’électeur ont voté et ceux qui n’en avaient pas, ont pu d’abord les retirer pour ensuite voter. Mme Koné Djatou Traoré, coordinatrice du centre de vote de Kati Malibougou II (Ecole fondamentale Brian Mulromey), dira que son centre compte19 bureaux de vote avec 8 804 électeurs. « Tout se déroule bien, les gens sont vraiment sortis pour venir voter mais nous avons rencontré quelques difficultés comme l’absence des représentants des partis politique dans certains bureaux de vote : côté opposition souvent côté majorité que nous avons signalé au préfet central de Kati ». Bamoussa Ouédrago, mandateur du RPM au centre de vote de Kati Malibougou II, dira que c’est la réaction des agents de sécurité qui leur empêche d’accueillir leurs militants pour leur montrer leurs bureaux de vote, sinon tout va bien dans l’ensemble . Selon un représentant de l’URD dans le même centre, M. Daouda Coulibaly, la participation des électeurs est salutaire. « Tout va bien dans l’ensemble. Pas de brutalité avec les adversaires » a-t-il declaré.
Quant à M. Houadjeto Samso, observateur de la CEDEAO, interrogé dans le 5èmecentre observé par son équipe, il dira que parmi les centres qu’ils ont eu à observer tout se passe bien dans l’ensemble.
Déficit de délégués des Partis constaté par le Président de la CENI !
« Nous avons remarqué dans certain nombre de bureaux de vote un déficit de délégués, nous avons tout de suite appelé la CENI régionale et le coordinateur Mariko pour réparer ce déficit. Nous avons également constaté dans les bureaux de vote que les délégués des candidats ne sont pas complets de façon générale. Les candidats ne sont pas intégralement représentés dans les bureaux de vote car avec 24 candidats je n’ai pas vu plus de 10 candidats représentés dans un bureau », témoigne, le président national de la CENI, Amadou Ba .
Au centre de vote de Kati Farada, qui compte 8 bureaux de vote avec 8352 votants, son M.Moussa Zadigui Traoré affiche sa satisfaction. Selon lui, l’affluence est au top. Car le nombre des votants est élevé et le vote se passe très bien. « La seule difficulté que j’ai rencontré c’est au niveau de la carte d’électeur, il y a des personnes qui ont plastifié leurs cartes et avec ça nous ne pouvons pas mettre le cachet » a-t-il regretté.
« Les innovations sont salutaires : les représentants de l’opposition et de la majorité sont dans les bureaux de vote, même au niveau sécuritaire il y a eu des améliorations, ils ont pleinement joué leur rôle. Au niveau de mon centre chaque président de bureau avait un policier pour le garder et des policiers pour sécuriser le centre, certains contrôlaient les personnes rentrants et ça c’est vraiment salutaire » a déclaré M.Traoré.
La mobilisation dans l’ensemble était bien. Cependant, à visage découvert, les mandataires ainsi que les militants des différents partis achetaient des électeurs pour qu’ils puissent voter en faveur de leur candidat. Certains électeurs refusaient d’entrer dans les bureaux de vote car selon eux s’ils votent sans que les représentants des partis politiques ne leur donnent leur argent après avoir voté ils ne recevront pas la somme promise. A 16h déjà les forces de l’ordre n’arrivaient plus à contrôler la masse au niveau du centre de vote de Kati Malibougou.
La ville garnison a bien vécu sa fête électorale !
Maîmouna Sidibé et Safiatou Coulibaly
Source: Le Sursaut