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Kassoum TAPO sur la nouvelle constitution: on est train de tuer la ‘‘Fille’’ de l’Adema

L’ancien ministre de la Justice, Kassoum TAPO, a regretté ce dimanche 26 mars le silence de l’Adema PASJ sur la rédaction de la nouvelle Constitution qui viendrait assassinée celle de 1992, sa « Fille ». 30 ans plutôt, un autre cadre du parti Issa N’DIAYE dans son manifeste sur la démocratie en 1993 affirmait que l’Adema déjà avait assassiné l’espoir né du 26 mars.

« 26 mars 1991-26 mars 2023 : 32 ans après », était le thème de la conférence débats initiée par l’Adema PASJ à l’occasion des 32 ans de l’avènement de la démocratie en République du Mali pour mettre fin à 23 ans de dictature de Moussa TRAORE.
Tenue au siège de l’Adema, la rencontre, comme d’habitude, a réuni outre les membres dudit parti, des acteurs du mouvement démocratique ayant conduit la lutte jusqu’à la fin du règne dictatorial.
Occasion d’évaluer, de faire le bilan de la démocratie, cette édition se tient dans un contexte où depuis 2020 notre pays est en transition politique dont la gestion est controversée.
Ouvrant le bal de la série d’interventions, le président des jeunes du parti Adema PASJ, Mohamed Cherif COULIBALY, a dénoncé l’inaction complice des acteurs du mouvement démocratique assistant passivement à la violation flagrante, incompréhensive et inadmissible des libertés pour lesquelles ils se sont battus au prix de leur liberté et vie.
« Les militants, notamment jeunes, s’interrogent si les acteurs de la démocratie ont démissionné face à des tentatives récurrentes de la restauration et les remises en cause perpétuelles des acquis démocratiques pourtant plausibles», a-t-il déclaré.
Cependant, a-t-il fulminé, certains acteurs de la démocratie ont fait le pire en prêtant le flanc pour avoir s’associer à la déstabilisation des institutions démocratiquement élues, en faisant allusion aux manifestations aminées par des acteurs politiques ayant conduit le régime d’IBK à sa chute.
Malgré le procès fait à la démocratie, a répliqué le jeune COULIBALY, « nous n’avons aucune autre alternative à la démocratie afin de permettre de défendre vaillamment les acquis démocratiques surtout dans le contexte actuel où des récupérateurs politiques essayent d’asseoir leur légitimité sur des attaques intempestives à l’endroit de la démocratie et au mouvement démocratique ».
Pour sa part, Kassoum TAPO, l’un des cadres du parti et ancien Garde des sceaux, a dénoncé le silence de la direction de son parti face aux violations des libertés auxquelles le pays assiste.
En effet, depuis quelques mois, plusieurs personnes ont été arrêtées ou sont poursuivies par la justice pour des propos qui, selon M. TAPO, s’inscrivaient dans le cadre de la liberté d’expression.
De par son rôle dans l’avènement de la démocratie, pour Me TAPO l’ADEMA aurait dû être le premier à agir. Mais, regrette-t-il, le parti a préféré se caractériser dans le silence.
Par ailleurs, il est revenu sur le débat de la rédaction de la nouvelle constitution qui sera soumis bientôt au référendum à une date qui sera fixée par l’Autorité indépendante de gestion des élections.
Là également, Me Kassoum TAPO ne partage pas le silence de son parti qui ne réagit pas à ce qu’il appelle l’assassinat de sa Fille ( la constitution du 25 février 1991) qui incarne l’esprit et la foi de la révolution de mars 1991 contre le dictateur Moussa TRAORE.
« On tue la constitution devant ses pères fondateurs. C’est regrettable, que l’Adema ne se fait pas entendre », a déploré Me TAPO, ajoutant que sans baisser l’échine et la tête « la constitution de 1992, c’est l’Adema…. Donc, il nous appartient de défendre cette constitution ».
De par son inaction dictée par des intérêts de positionnement à la transition, le parti est-il en train de rendre coupable d’une seconde infanticide des idéaux de mars 1991 après les accusations de Issa N’Diaye en 1993. A l’époque, le cadre du parti dans son manifeste sur la démocratie affirmait que l’Adema avait assassiné l’espoir né de la révolution contre Moussa TRAORE pour l’avènement de la démocratie.
Pour l’ancien bâtonnier, rien ne doit empêcher le parti de donner son point de vue à défaut d’être le leadership de toute la classe politique qui rejette cette constitution.
« Les conditions légales n’étant pas réunies aujourd’hui, on ne peut pas ériger une nouvelle constitution que l’Adema soit là à ne rien dire. A dire simplement que nous ne sommes pas d’accord démocratiquement qu’on assassine et qu’on enterre la constitution de 1992 », a exhorté l’ancien ministre de la Justice.
Pour lui, tant que le parti Adema ne jouera pas son rôle, il ne retrouvera pas la crédibilité nécessaire pour avoir avec lui le vrai peuple.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin

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