La Commune V de Bamako a vécu de nouveau des déguerpissements des citoyens à Kalaban-coura, sur la route de Sénou. Cette fois, c’est avec une Grosse de justice pour la cause de Mandjou Simpara. L’honorable Amadou Thiam était au chevet des victimes.
A 6h du matin ce mardi 10 avril 2018, les commerçants détaillants, des mécaniciens, réparateurs et autres, installés sur l’espace situé près du Parc d’exposition sur la route de Sénou, ont été victimes de déguerpissement sans préavis, selon eux.
« Il y’a environ 3 mois, nous avons reçu la notification que Mandjou Simpara a acheté le terrain sur lequel nous sommes installés pour travailler. Après cette notification, nous avons entamé une procédure judiciaire pour annuler la vente. Compte-tenu de l’inhabitabilité de la zone, nous avons eu gain de cause au Tribunal de la Commune V. Mandjou Simpara a été débouté. Mais ce matin, un huissier accompagné des Forces de l’ordre, est venu avec une Grosse et une signification de vider l’endroit. Ils ont cassé toutes nos installations. Ils ont tout cassé sans même nous aviser à fortiori nous indiquer un endroit de recasement », a dit Boubacar Traoré, mécanicien installé sur la zone depuis 2003.
Assan Diarra, une revendeuse d’article divers sur les lieux, se plaint de la manière qu’elle qualifie de brutale. A l’en croire, tous ceux qui sont installés sur la zone y trouvent leur moyen de substance. « Aucun avis, aucun programme de recasement, ils viennent et cassent tout, même nos marchandises. Franchement c’est regrettable. Un pauvre qui n’a rien n’est rien dans ce pays. On nous arrache le peu que nous avons comme bon leur semble », a martelé notre interlocutrice.
C’est grâce à l’intervention de Mandjou Dembélé, chef du service domanial de la maire de la Commune V que les travaux de déguerpissement ont été arrêtés. A en croire M. Dembélé, la marie de la Commune V n’était pas informée et ce projet de construction dit-il, ne figure pas sur le plan domanial et foncier. Mandjou Dembélé a confié qu’aucun permis de construction n’a été livré concernant la zone.
Après l’arrêt des travaux, Amadou Thiam, député élu en Commune V est arrivé sur les lieux. Il a vivement salué l’attitude pacifique des victimes et le respect qu’ils ont eu à l’égard de l’autorité publique. A en entendre M. Thiam, les victimes auraient pu répondre par la violence. Il a ensuite invité au dialogue et à la cohésion pour une issue heureuse au conflit.
Koureichy Cissé (stagiaire)
Les Echos