Un maître coranique du nom de, M. Diallo qui habitait à Kalaban coro Adekèn, a mis enceinte son élève Salimata M, la nièce de son voisin, qui est la femme d’un aventurier Gabonais.
Après avoir quitté son village natal de Dioro, dans la région de Ségou pour se faire de la fortune à Bamako, M. Diallo s’est retrouvé à Kalaban-Coro Adekèn, comme gardien d’une maison en chantier. Après quelques mois, le jeune homme gagna l’estime et la confiance de tous les voisins grâce à son caractère et sa foi en Dieu. Il ne manque aucune heure de prière à la mosquée dudit quartier. Chaque soir, il rassemblait les enfants des voisins autour de lui pour les apprendre des sourates de prière.
De jour en jour, l’engouement s’agrandit, en plus des enfants, les femmes aussi sont venues s’ajouter au lot des apprenants. Partout les uns et les autres appréciaient fortement ce geste d’éducation de M. Diallo dit Malim. Ce jeune-homme sérieux, calme, courtois avait tout le superlatif d’un moine. Ce dernier avait fermement gagné la confiance de tout le monde. Tout le temps, s’il recevait des apprenants de toutes catégories confondues, M. Diallo ne demandait un copeck à qui que ce soit. Ce Monsieur que tout le monde semble connaitre, avait un défaut que tout le monde ignorait. Ce défaut n’était rien d’autre qu’il ne résistait pas face à une femme qui déambule avec ses rondeurs.
Un beau jour débarqua à Bamako Salimata, la nièce de, M. Touré un voisin fonctionnaire à la retraite. Une femme bien ronde qu’aucun homme ne proposera à l’autre. Cette jeune femme mariée qui a quitté Gao pour venir passer quelques moments à Bamako chez son oncle maternel, avec la permission de son mari qui vit au Gabon depuis plus de trois-ans a été emportée par l’affluence autour de, M. Diallo et finalement décida de rejoindre le groupe des femmes apprenantes du Saint coran du quartier. Chaque soir, elles venaient en groupe apprendre des sourates avec les autres membres de la concession.
Après un temps d’apprentissage avec assiduité Salimata a pu mémoriser quelques Sourates. Très contente d’être utile à Bamako qu’à Gao, la jeune dame demanda à son époux de prolonger son séjour dans la capitale malienne pour qu’elle puisse apprendre d’autres sourates. Le mari qui voit le bienfondé de la demande ne s’opposa pas, mais après les séances de groupe, Malim recevait Salimata en privé pour «vérifier» davantage son niveau à travers des extra-cours.
Quelques mois après, à la grande surprise de tout le monde Salimata tomba enceinte. Sa tante décide d’ouvrir une enquête et finit à la soumettre à un interrogatoire musclé. Sous cette pression, elle céda et finit par affirmer que son maître coranique, M. Diallo dit Malim est l’auteur de sa grossesse. Aussitôt la nouvelle se répand dans le quartier et, M. Diallo n’a alors trouvé de mieux que de prendre la poudre d’escampette.
La jeune dame débordée et désemparée a décidé de ne pas en parler à son mari et elle est restée toute la journée dans sa chambre à méditer sur son sort. M. Diallo qui était le maître coranique bien aimé est aujourd’hui l’indélicat maitre, recherché par la famille Touré et la population de Kalaban-Coro Adekèn. Comme l’on a l’habitude de dire : «l’habitude chez l’Homme est une seconde nature».
Fousseyni SISSOKO
Source: L’Express de Bamako