En République démocratique du Congo, plusieurs leaders de la majorité présidentielle ont rencontré ces derniers jours le président Joseph Kabila. Ces audiences font suite à l’envoi d’une lettre adressée au chef de l’Etat le 5 mars par sept des partis de la majorité et symbole d’un malaise au sein de sa coalition.
« Nous voulions le rencontrer tous ensemble, mais il a préféré voir tous les partis individuellement », explique l’un des responsables de la majorité un peu dépité. « Nous voulions lui demander de se prononcer sur les événements récents », ajoute-t-il sans plus de précisions.
« C’est une autorité morale, ce serait quand même important qu’il se prononce sur le projet avorté de réforme de la Constitution, sur la loi électorale et les manifestations, on ne l’a pas entendu là-dessus », renchérit un autre, plutôt inquiet d’ailleurs de voir « un fossé d’incompréhension se creuser entre la population congolaise et la majorité au pouvoir ». Et de conclure : « C’est pourquoi nous lui avons écrit, parce qu’on a besoin d’une direction, de savoir où l’on va. »
De savoir si Joseph Kabila compte se maintenir au pouvoir ou s’il envisage un troisième mandat ? Non, assurent des responsables des partis de la majorité signataires de cette lettre. Il s’agit plutôt, confie l’un d’eux, de se mettre d’accord sur un candidat pour la majorité. « Il faut que la majorité reste la majorité, explique un autre, même si le président Kabila n’est plus là. »
Jusqu’à présent, le chef de l’Etat aurait écouté plus que parlé, selon ceux que RFI a pu interroger. Tous les partis de la majorité ne sont évidemment pas signataires de cette missive et notamment pas le PPRD, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, la formation créée par Joseph Kabila. « Mais on sait qu’il y a des mécontents », explique l’un des membres du parti présidentiel, et, « y compris au sein du PPRD, certains voudraient savoir ce que le chef de l’Etat a en tête ». Le porte-parole de la majorité présidentielle devrait s’exprimer ce samedi sur ces audiences et leur objet.
Kinshasa, 14/03/2015 (RFI / MCN, via mediacongo.net)