Face à une loi injuste, nul n’est tenu d’obéir », dit-on. La loi est définie comme une règle qui définit la légalité à laquelle chacun est tenu de se conformer sans exception. Elle n’appartient ni aux riches, ni aux pauvres, ni aux plus forts, ni aux plus faibles. Elle est définie par la communauté qui doit l’appliquer en fonction de ses intérêts d’ordre publique et privé.
Il faut admettre que les êtres humains dans leur imperfection établissent des lois qui sont relatives. Dans ce sens, elle est parfois faite de sorte à être partiale envers des personnes privilégiées. Ceux qui sont choisis, hommes et femmes, pour agir au nom des autres se laissent parfois dominés par la subjectivité. En se faisant, ils établissent des lois qui souffrent de défaut d’application, soit ils les épargnent soit ils paient de l’argent pour fuir la loi.
Par exemple, supposons que dans une communauté, les responsables chargés d’établir la loi font accepter une loi qui demande de payer 500 F CFA par jour pour les impôts. Dans cette communauté, plus de la moitié des gens peine à avoir 100 F CFA par jour. Par conséquent, rares sont ceux qui pourront s’en acquitter. Ceux qui ne pourront pas s’en acquitter seront victime d’acharnement des responsables chargés de collecter la somme. La loi été établie sans prendre en compte les conditions de vie des uns et des autres. Dans ce sens, nous disons que ladite loi est injuste. Il est toujours bien de consulter ou de prendre en considération ceux qui vont subir l’application de la loi avant de passer à son adoption. Malheureusement dans notre société, il n’y a pas de communication entre les parlementaires et les populations. Les lois sont adoptées sans consultation à la base.
Les bonnes lois s’inspirent du niveau de la population (sur le plan intellectuel, matériel, culturel, etc.)
Au Mali, les lois souffrent de leur non application. Ceux qui sont chargés de protéger les lois et de veiller à leur application sont devenus des personnes affairées qui pensent à construire des châteaux et en circulant dans de belles voitures. Avec un salaire incomparable à celui de beaucoup de fonctionnaires, les magistrats maliens sont moins ceux qui défendent la vérité. La seule vérité qu’ils défendent, c’est l’argent. « Nouhoum Tapily est le fonctionnaire le plus corrompu », disait le promoteur de Klédu il y a quelques semaines de cela. Que cela soit vrai ou pas, la justice malienne n’est pas une référence en matière de droit, car les défauts d’application sont énormes. Elle est celle des riches et des plus forts.
Yacouba Dao
Aube d’Afrique