Le Président de la République, Chef de l’Etat, M. Ibrahim Boubacar Kéïta, avait cru devoir nommer Me Mohamed Aly Bathily à la tête du département de la justice. Histoire de voir enfin que la justice prévale dans notre pays. Que les mauvaises décisions rendues, les tricheries, notamment dans les fonciers, cessent ! Comme dans le cas du titre foncier N° 11247 du vieux Bazoumana Fofana. Le constat est aujourd’hui triste. Notre ministre a brillé et continue de briller par son immobilisme
Sa nomination en qualité de Ministre de la Justice remonte en effet à septembre 2013. Aux premières heures de son accession au pouvoir, M. Ibrahim Boubacar Kéïta avait jeté son dévolu sur Me Mohamed Aly Bathily. Pour l’occasion, il fut même propulsé N° 2 du gouvernement. Cela s’expliquerait par le fait que le nouveau Chef de l’Etat avait le souci de « blanchir », sinon de « nettoyer » la justice de notre pays. Sur le sujet, la feuille de route présidentielle était claire : redresser la justice malienne, mettre fin aux tricheries, aux injustices, recadrer les litiges fonciers, etc.
Mais, peu de temps ont suffi au Ministre Bathily pour étaler ses limites. Il a commencé d’abord par user du micro pour rendre des verdicts alors que l’instruction des dossiers n’avait pas commencé. C’est lui, Me Mohamed Aly Bathily, qui avait promis de faire comparaître l’ancien Chef de l’Etat, M. Amadou Toumani Touré, d’en finir avec les spéculations foncières, …
Le vieux Bazoumana Fofana était de ceux qui croyaient sérieusement en la bonne foi présidentielle et aux engagements du Ministre Bathily. Il avait son dossier pendant devant les tribunaux depuis des années. Le dossier en question était relatif à une spéculation foncière digne des temps barbares. Car, les barbares ont toujours usé de leur puissance, de leur force, pour brimer les faibles.
Le vieux Bazoumana Fofana savait qu’il avait été brimé, spolié de son bien, un titre foncier d’une grande valeur qui lui permettait de faire des mouvements bancaires. C’est pourquoi il a repris son dossier et s’en alla voir Me Mohamed Aly Bathily. Pour le Vieux Bazoumana Fofana, il y avait des gens qui ne font que courtiser les Présidents, Premiers ministres, Ministres et hauts cadres de chaque régime dans le but de continuer à brigander l’Etat, escroquer, confisquer des terrains et sucer le sang des innocents. Le Vieux Fofana parvient à rencontrer effectivement le Ministre Mohamed Aly Bathily. Dans un premier temps, son dossier fut étudié par les services techniques du département. Mais subitement, le Ministre se rétracta non sans avoir conseillé au vieux Fofana de prendre attache avec un « avocat », un « fin connaisseur », des litiges fonciers.
N’étant pas dupe, Bazoumana Fofana ne voulut pas s’embourber. Il ne réclamait que le droit, la justice, pas de coup de pouce. Il a compris que le Ministre était désormais confronté à la toute puissance de Babou Yara et son groupe qui avaient fait mains basses sur son titre foncier. Il savait que Babou Yara et autres étaient de gros morceaux pour le Ministre car ayant des rapports avec les plus hautes autorités du pays. C’est pourquoi ils font tout ce qu’ils veulent dans le pays.
Me Mohamed Aly Bathily qui avait déclaré à la radio et à la télévision qu’il allait tordre le cou à Babou Yara et autres, a dès lors cessé de bouger. Les multiples rendez-vous donnés au Vieux Fofana ne furent plus respectés. Plus grave, de la bouche du vieux Bazoumana Fofana, le Ministre Me Mohamed Aly Bathily finit par lui raccrocher le téléphone au nez. Par la fin, il aurait donné des instructions fermes à son secrétaire particulier de ne plus recevoir le vieux Fofana.
La question est alors de savoir somment peut-on traiter un industriel, opérateur économique, simple citoyen même, de la sorte ? Dans des pays voisins du Mali, l’on dénombre 4 à 5.000 unités industrielles. L’on continue à amadouer les industriels. Le tapis rouge leur est souvent déroulé. Me Mohamed Aly Bathily qui n’a que moins de 300 unités dans son pays, se permet de rouler dans la farine le promoteur de certaines d’entre-elles. Son attitude vis-à-vis du vieux Fofana fut des plus désobligeantes, impitoyables, humiliantes et désespérantes.
Il a oublié qu’il bénéficierait de la haute confiance du Chef de l’Etat. Le choix de la propulser N° 2 du gouvernement avait pour but de la rehausser afin qu’il puisse répondre aux attentes des citoyens. Me Bathily se devait d’assainir tous les problèmes qui peuvent mettre le Mali à genou (litiges fonciers, problèmes sociaux, affaires de corruption ou de détournement, …). Hélas !
Il n’a rien fait jusque-là. Or, si l’impunité continuait, les investisseurs seraient tentés de fuir le pays. Avant qu’il ne soit tard, autorités de notre pays, votre conscience est interpellée !
B.Koné
SOURCE : LE MALIEN