La cessation immédiate des hostilités tant souhaitée pour faire taire les armes au nord du Mali – condition sine qua none pour la reprise sereine des pourparlers inter-Maliens d’Alger – tarde toujours à se matérialiser sur le terrain.
La cessation immédiate des hostilités tant souhaitée pour faire taire les armes au nord du Mali – condition sine qua none pour la reprise sereine des pourparlers inter-Maliens d’Alger – tarde toujours à se matérialiser sur le terrain.
Alors que les positions sont censées être gelées durant cette période où des travaux se tenaient dans la capitale algérienne, la semaine dernière, dans le cadre d’une réunion extraordinaire du Comité de Suivi et d’Evaluation de l’accord préliminaire de Ouaga, les séparatistes n’ont jamais cessé de violer le cessez-le-feu. Ainsi, après avoir échoué à conquérir la localité stratégique de Tabankort – d’où ils sont souvent attaqués par les unionistes – ils ont récemment entrepris une politique de la terre brulée en asphyxiant la ville.
En effet, selon une source digne de foi, alors que les échanges se déroulaient pour parvenir à une cessation des hostilités, les séparatistes tentaient de récupérer d’autres positions. C’est dire la duplicité à laquelle ils se livrent. Et ce, avec une passivité déconcertante des forces de la MINUSMA et Barkhane, lesquelles soit laissent faire ou, comme le disent les unionistes, les encouragent. C’est ainsi que la semaine dernière, les séparatistes sont entrés dans la commune de Salam, distante environ de 35 km de Tombouctou, où ils ont planté leur drapeau sur les édifices publics de la localité d’Agouni. D’autres localités n’échappent pas à ce rouleau compresseur séparatiste.
Pour celles qui opposent une résistance comme Tabankort, le MNLA et ses acolytes les asphyxient. Ainsi, ils ont bloqué les différents accès aux points d’eau dans la localité, mettant en péril la vie des personnes et des animaux. Les unionistes tentent tant bien que mal de résister face à cette situation.
Actuellement, les combats entre les deux camps se concentrent autour d’Anefis, située à une centaine de kilomètres de Kidal. Mais, des sources rapportent que les unionistes sont stoppés dans leur progression par les forces alliées (MINUSMA et BARKHANE) qui vont jusqu’à les menacer de bombardement. En tout cas, cette situation n’est pas du tout rassurante à la veille de l’ouverture du 5e round des pourparlers qui semble déjà très mal engagé. Reste à savoir si la médiation internationale aura la dextérité nécessaire pour imposer les accords de cessez-le-feu précédemment signés et qui n’ont jamais été respectés.
Massiré Diop
source : L’Indépendant