Le jugement, dans l’affaire de la Mosquée As Salam de Moribabougou, s’est tenu le 23 mars dernier au Tribunal de grande instance de la Commune I et le délibéré est fixé au 20 avril prochain. Toutefois, l’affaire semble loin de connaître son épilogue. Et pour cause, se faisant croire qu’ils sont en mission du président du haut conseil islamique du Mali(HCIM), le Chérif Madani HAIDARA, le Guide des Ançar-Dine, certains membres de la faîtière des musulmans sont dans les tripatouillages pour conduire le Procureur de la Commune I à poser des actes, qui anticipent l’issue du verdict. Heureusement, le guide des Ansar Dine a opposé un démenti catégorique.
En effet, le Procureur a déjà ordonné, le jeudi 31 mars passé, la remise des clés à la tendance de l’imam Moussa DEGOGA, pourtant contesté et qui avait même été brièvement emprisonné avant de bénéficier d’une liberté provisoire.
Le Procureur de la Commune I connaît-il le verdict dont le délibéré est à la discrétion du président du tribunal ?
Selon nos sources, c’est un certain Cissé, membre dirigeant du HCIM, qui aurait adressé une lettre au ministre en charge du culte pour lui demander de donner un avis favorable au tribunal afin que l’Imam contesté reprenne son office.
La lettre aurait été libellée au nom du président du HCIM. Mais ce dernier contacté directement par les protagonistes a opposé un démenti catégorique à ces manœuvres et ces actes posés en son nom et au nom de la direction du Haut Conseil.
Il se trouve que l’espace bâti relève d’un titre foncier qui demeure inaliénable, sauf déclaration d’utilité publique par le Conseil des ministres lui-même.
Les autorités religieuses, à travers leurs délégations locales, avaient tranché cette question. En effet, par une lettre en date du 30 novembre 2021, signées des responsables locaux de l’UMAMA et de l’AMUPI, les deux faîtières du culte musulman avaient décidé de « destituer Moussa DÉGOGA du poste d’imam de la Mosquée As Salam de ladite localité ».
Ces deux responsables locaux, également respectivement grand Imam de la Mosquée de Moribabougou et Imam de la deuxième moquée, estiment avoir « été trompés par les partisans de Moussa DÉGOGA qui disaient que le terrain sur laquelle est bâtie la mosquée est une propriété publique et non une propriété privée ».
Visiblement, ce qui est en cours est en contradiction avec les dispositions légales du Mali. Il y a manifestement une volonté d’induire en erreur le président du HCIM dont certains membres de la faîtière se servent du nom pour poser des actes délictueux et visiblement intéressés.
Pourtant, le Guide des Ançar-Dine bénéficie d’un profond respect. Les protagonistes et propriétaires des lieux, détenteurs du titre foncier légal et ayant procédé à la construction, n’entendent pas se laisser faire et paraissent déterminés à ne pas laisser la mosquée entre les mains des usurpateurs. Les autorités publiques sont interpellées face à des perspectives de violences inévitables, lorsque les vrais propriétaires devant la loi se verront lésés.
PAR MODIBO KONÉ
Source : Info-Matin