«Je vous admire pour tous les efforts que vous faites, au quotidien, dans vos foyers et dans la vie active en participant à la création des richesses pour réduire la pauvreté. Vous êtes présentes aux champs, vous êtes aussi présentes quand il s’agit de vos autres obligations». Ces mots sont de la Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba, lors de la célébration des journées internationale de la femme rurale et de l’alimentation à Dioïla, le jeudi dernier.
Le cercle de Dioïla, Région de Koulikoro, a accueilli la journée internationale de la femme rurale (JIFR) et la journée mondiale de l’alimentation (JMA), le jeudi 20 octobre 2016.
Les deux journées sont initialement célébrées les 15 et 16 octobre de chaque année (respectivement, Journée internationale de la femme rurale et Journée mondiale de l’alimentation). Les thèmes de l’édition 2016 ont porté sur : «femmes rurales, changements climatiques et sécurisation foncière des exploitations agricoles» pour la JIFR ; «Le climat change, l’alimentation et l’agriculture aussi » pour la JMA.
En effet, les femmes rurales jouent un rôle incontournable dans la sécurité alimentaire et la lutte contre les changements climatiques. Elles participent à la production agricole, fournissent la nourriture, l’eau et le combustible pour leurs foyers. Elles mènent d’autres activités pour améliorer le niveau de vie de leurs familles. Alors qu’elles font face à des inégalités dont elles subissent en tant qu’exploitantes agricoles. Ces inégalités qui sont d’ordre technique, matériel, financier, organisationnel, social, décisionnel et foncier entre autres, les empêchent de s’épanouir.
Cette Journée, dédiée aux femmes rurales, est une occasion de mettre l’accent sur les efforts de ces braves dames et de lancer un regard rétrospectif sur leurs conditions de vie en rappelant au monde entier la nécessité de leur rendre un hommage mérité.
Selon la Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba, à travers cette journée, il s’agit de magnifier la place de la femme rurale dans les changements climatiques et son accès à la terre et de montrer les dangers liés à ces phénomènes.
«Notre souhait, c’est de vous voir aussi et massivement dans les différentes instances de prise de décisions pour défendre vos droits et pouvoir sécuriser vos exploitations agricoles. La loi n°2015-052 du 18 décembre 2015 relative à la promotion du genre dans les instances nominatives et électives vous en donne l’opportunité historique», affirme Mme Sangaré Oumou Ba. Elle donne l’assurance que l’autonomisation de la femme et de la fille, pour laquelle des moyens importants seront toujours déployés, sera une réalité en mettant l’accent sur la volonté affichée du gouvernement malien et de ses partenaires.
Pour sa part, le Ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, dira que le thème de la journée mondiale de l’alimentation a été choisi pour montrer l’importance capitale du changement climatique dans l’environnement de notre écosystème et la nécessité de s’adapter à cette nouvelle donne sous peine d’en subir les conséquences néfastes. Selon le Ministre Kassoum Denon, cette adaptation passe forcément par les innovations et les nouvelles technologies, les actions concertées visant à renforcer la résilience des exploitants agricoles face aux effets des changements climatiques et le changement des comportements ainsi que des habitudes alimentaires des communautés.
La Représentante de la FAO-Mali, Mme Fatouma Djama SEID, indique que les statistiques sur la population mondiale affectée par la faim nous interpellent tous ; car, aujourd’hui encore, il y a 800 millions de personnes qui sont en situation d’insécurité alimentaire et 160 millions d’enfants âgés de moins de cinq ans accusent un retard de croissance.
«La population mondiale ne cesse d’augmenter et doit atteindre les 9,6 milliards d’ici à 2050. Il nous faut, donc, des systèmes agricoles et alimentaires adaptés aux effets négatifs du changement climatique, des systèmes plus résilients, plus productifs et plus durables, seul moyen pour garantir le bien-être des écosystèmes et des populations rurales, tout en réduisant les émissions de gaz à effets de serre», explique Mme Fatouma Djama SEID.
Rappelons que c’est suite aux recommandations faites par le comité des femmes de la Fédération Internationale des Producteurs Agricoles (FIPA), lors de la Conférence Mondiale sur les femmes tenue à Beijing, en septembre 1995, que le 15 octobre a été décrété «Journée internationale de la femme rurale». C’est en guise de reconnaissance des efforts déployés par cette importante couche sociale de l’Humanité.
Et c’est lors de sa 20e session en novembre 1979 que la Conférence de la FAO a adopté la Résolution 1/79, invitant les États membres à célébrer le 16 octobre, Journée Mondiale de l’alimentation.
La célébration de ces deux journées a été marquée par la remise d’équipements agricoles, des Diplômes et Attestations de reconnaissance aux femmes rurales.
Salimata Fofana, Envoyée spéciale : LE COMBAT