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Notre pays, à l’instar du reste du monde, a célébré, mardi, de façon couplée, la Journée mondiale de l’alimentation avec celle internationale de la femme rurale. L’événement s’est déroulé à Sanankoroba sous la présidence conjointe des ministres de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Diakité Aïssata Kassa Traoré et de l’Elevage et de la Pêche, Mme Kané Rokia Maguiraga. Célébrée chaque année dans le monde entier le 16 octobre, cette date marque surtout celle de la fondation de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture de l’organisation (FAO) en 1945. Le Mali, pays invité d’honneur à cette 74è célébration de la Journée qui magnifie les hommes et femmes du secteur agricole et du développement rural, est représenté à Rome par le ministre-commissaire à la sécurité alimentaire, Kassoum Denon et l’ambassadeur du Mali à Rome, Aly Coulibaly.
Au siège de la Fao à Rome c’est la spacieuse salle de plénière de l’Organisation qui a servi de cadre à cette célébration. La cérémonie a été marquée par des allocutions.
820 MILLIONS DE PERSONNES-Ainsi dans son allocution, le tout nouveau directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Chinois, Qu Dongyu a révélé sa nouvelle vision qui, selon lui, sera basée sur l’action. En effet, indiquera le nouveau patron de la FAO, agir pour le futur est plus qu’un impératif, c’est une question de survie de l’humanité. « Atteindre l’objectif Faim Zéro, ce n’est pas juste de s’attaquer au problème de la faim dans le monde, c’est aussi nourrir les personnes et prendre soin de la planète. Cette année, la Journée mondiale de l’alimentation lance un appel à l’action à tous les secteurs afin que tous puissent bénéficier d’une nourriture saine et durable. En même temps, elle invite chacun d’entre nous à commencer à s’interroger sur ce que nous mangeons », a-t-il développé.
Il rappellera que l’association de régimes alimentaires malsains et de modes de vie sédentaires a entraîné l’escalade des taux d’obésité, non seulement dans les pays développés, mais aussi dans les pays à faible revenu où, coexistent souvent la faim et l’obésité. A l’heure actuelle, plus de 670 millions d’adultes et 120 millions de filles et de garçons (de 5 à 19 ans) sont obèses, et plus de 40 millions d’enfants de moins de cinq ans sont en surpoids, tandis que plus de 820 millions de personnes souffrent de la faim. Une mauvaise alimentation est le principal facteur de risque de mortalité à travers le monde par maladies non transmissibles (MNT), notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains types de cancers. Et les mauvaises habitudes alimentaires, responsables d’un cinquième des décès dans le monde, grèvent lourdement les budgets de santé nationaux avec des coûts s’élevant à 2.000 milliards de dollars par an.
Tour à tour, le président du conseil des ministres de l’Italie, Giuseppe Conte, le ministre-commissaire à la sécurité alimentaire du Mali, Kassoum Denon et d’autres personnalités de pays différents ont partagé avec les experts présents, la situation de leurs pays et régions en matière de sécurité alimentaire, les difficultés, les besoins, mais aussi les actions entreprises pour inverser la tendance actuelle.
ACCROÎTRE LES INVESTISSEMENTS- Ainsi dans son intervention, le ministre Denon a tenu, au nom du président de la République, à féliciter le nouveau directeur général de la FAO pour son élection à la tête de cette institution stratégique pour notre pays. Parlant du thème de cette année, « Agir pour l’avenir, une alimentaire saine pour un monde zéro faim », Kassoum Denon indiquera que ce thème est surtout une annonce d’espoir pour notre pays, mais aussi pour tous ces pays sahéliens vivant des épisodes d’insécurité alimentaire récurrente. « Merci, d’avoir choisi ce thème qui illustre si bien, jour après jour, la triste actualité de nos pays.
En effet, mon pays, comme la plupart des pays du Sahel, vit depuis quelques années, une situation alimentaire difficile par le fait de la sécheresse, des inondations ou des attaques des déprédateurs et ravageurs des cultures, mais, aussi et surtout les conséquences de l’insécurité et du terrorisme qui sévissent dans les régions du Nord et du Centre du pays engendrant ainsi le déplacement massif des populations vers la capitale Bamako et le Sud du pays. Face à cette situation particulière, le gouvernement a engagé un vaste programme de distribution alimentaire gratuite sur toute l’étendue du territoire », a-t-il révélé.
Le ministre Denon a assuré que le maintien d’une activité agricole et le développement des projets de résilience, peuvent véritablement contribuer à fournir des emplois, en particulier aux jeunes, à fixer les populations rurales et augmenter leur niveau de vie, à donner aux populations enfin, le choix de leur avenir. « Il faut investir plus, mais il faut investir mieux avec des objectifs clairs et partagés. Car, répondre au défi de la sécurité alimentaire, c’est aussi être capable de limiter les effets du changement climatique sur la production alimentaire et engager la transition vers des systèmes alimentaires résilients et durables. Il est fondamental d’accompagner dans la durée la modernisation des petites exploitations des pays en développement et l’émergence partout où cela est possible de filières locales. Cela nécessite des efforts coordonnés d’investissements et de renforcement de nos capacités», a plaidé le ministre-commissaire, tout en invitant les bailleurs à accroître leurs soutiens au Mali.
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