La presse malienne à l’instar de celle des autres pays a célébré le samedi 3 mai, avec faste, la journée internationale de la liberté de la presse. Organisée par la Maison de la presse en partenariat avec le département de tutelle, les organisations professionnelles de la presse, l’Unesco et Orange-Mali, la célébration de cette journée a eu lieu en présence d’un parterre de journalistes, du ministre de l’Economie numérique, de la Communication et de l’Information et d’anciens ministres de la communication.
Cette journée a été marquée par plusieurs activités : conférence-débat sur le thème «la presse malienne engagée pour la paix et la réconciliation nationale», exposition de photos sur la crise du nord, marche de protestation contre les atteintes à la liberté de la presse qui ont pris ces dernières années du galon dans notre pays.
La conférence était animée par des journalistes de renom : Serge Daniel de RFI, Hélène Papin ancienne journaliste de RFI et aujourd’hui à la Minusma, Diomanssi Bomboté, un éminent journaliste et Cheick Oumar Maïga dit Gibert, ancien secrétaire général du ministère de la Communication.
Tour à tour, les conférenciers ont évoqué tous les goulots d’étranglement de la presse au Mali : conditions de vie et de travail misérable, difficile accès à l’information au niveau des services publics, atteinte à la liberté de la presse, pénalisation des délits de presse, etc. Ils ont aussi félicité la presse malienne pour le rôle salutaire qu’elle a joué dans la stabilisation du pays.
Pour serge Daniel, durant cette crise, la presse publique et privée a fait preuve de patriotisme, cela dans des conditions de travail qui donnent souvent du frisson. Pour lui, chapeau doit être tiré aux journalistes restés sur place dans les régions occupées en bravant toutes sortes de violences. Le journaliste de RFI a conclu en rappelant que l’exercice correct du métier de journaliste passe obligatoirement par l’amélioration des conditions de vie des hommes et les femmes de presse.
«En temps de crise, le journaliste doit semer la graine de la concorde et non celle de haine», a affirmé Diomansi Bomboté. Avant d’ajouter que le département de tutelle doit prendre des mesures, toutes les mesures afin que les journalistes accèdent à l’information au niveau des services publics, car l’accès à l’information est un droit sacré garanti par la déclaration universelle des droits de l’homme de 1848.
Oumar Maïga Gibert a rappelé que depuis 4 ans, un projet de loi sur la presse dort dans les tiroirs du département de tutelle. Ce projet de loi, à l’en croire, prend en compte l’ensemble des préoccupations actuelles de la presse dont la dépénalisation des délits de presse. Même si tous les journalistes n’approuvent pas la dépénalisation des délits de presse.
Le ministre de l’Economie Numérique, de la Communication et de l’Information a rassuré qu’il fera de son mieux pour améliorer les conditions de travail des journalistes maliens. Il s’engage à tout mettre en œuvre afin que le projet de loi dont il est question, soit adopté. «J’ai intérêt à ce que cela soit, en tant que moi-même journaliste ». Le ministre Camara a promis l’ouverture d’une école de journalisme dès octobre 2014 au Mali avant de conseiller ses confrères à faire des critiques mais de ne surtout pas tomber dans les insultes, la diffamation et éviter de salir la réputation des gens. « Nous devons respecter l’honneur des personnes », a-t-il dit. Il a expliqué que 71 journalistes ont été assassinés dans le monde en 2013, 16 en 2014.
La boucle de cette édition a été bouclée par une marche à la fois de protestation contre les atteintes de la liberté de la presse au Mali et un hommage aux deux journalistes (Ghislaine Dupont et Claude Verlon) assassinés, le 2 novembre 2013 à Kidal dans des circonstances restées toujours confuses.
L’assassinat des deux journalistes de RFI en plus de multiples agressions et intimidations à l’égard des journalistes maliens, ont fait perdre au Mali 23 places dans le classement mondial en qui concerne le respect de la liberté de la presse. A en croire le président de la Maison de presse, Makan Koné, le Mali est aujourd’hui classé 122è sur 178 pays.
Le cas Daba Balla
Notre confrère du journal ‘’Nouvel Horizon’’, Baba Kéita souffre d’une fracture ouverte de la cheville droite suite à un accident de la circulation dont il a été victime depuis juillet 2012.
Informée de son état de santé jugé critique, le ministre Mamadou Camara a promis d’aller lui rendre visite dans quelques jours, avant de trouver des voies et moyens pour son évacuation à l’étranger afin qu’il puisse bénéficier des soins appropriés pour lui permettre de retrouver l’usage de sa jambe. Il a été opéré plusieurs fois à l’hôpital de Kati. Mais ces opérations n’ont pas pu aboutir à la guérison souhaitée, pire, il y a eu des complications.
Sans soins appropriés, Daba Balla Kéita risque de perdre l’usage de sa jambe droite. Car son état de santé se dégrade, jour après jour, et une probable amputation de sa jambe se précise.
Selon nos informations, son évacuation à l’étranger pourra coûter de 13 à 15 millions F CFA
Yattara Ibrahim