Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, en a pris l’engagement dans son message aux participants à la rencontre
La première Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante a été marquée d’une pierre blanche. C’était hier au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba en présence des ministres en charge de la Culture du Burkina, du Congo et du Sénégal, ainsi que des universitaires (professeurs et chercheurs) et des artistes de renom.
L’histoire retiendra également que des filles de panafricanistes convaincus et de pères d’indépendance comme Kwame N’Krumah, Amadou Hampaté Ba, Joseph Ky Zerbo ont également participé à cette célébration initiale sur la berge du fleuve Djoliba. Y étaient aussi des représentants de la diaspora qui ne veulent plus que l’on parle de culture africaine et afro-descendante, mais de culture africaine tout simplement. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, qui aurait bien voulu présider la cérémonie d’ouverture de cette Journée mondiale de la culture africaine (JMCA) n’a pu le faire. « En dépit de son engagement profond pour la cause africaine et particulièrement concerné par tout ce qui touche à la culture, il ne lui a malheureusement pas été possible d’être parmi nous », a expliqué le ministre de la Culture, Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo qui a lu un message du chef de l’Etat. Dans ce message, Ibrahim Boubacar Keita estime que cette première édition de la Journée mondiale de la culture africaine que le Mali abrite «est, sans doute, l’entame d’un processus de reconnaissance du droit égal des cultures au respect», de même que tous les individus ont un droit égal au libre accès à la culture.
«Cette première édition de la JMCA se doit d’offrir une plateforme de dialogue entre acteurs de la culture, publics, privés ou associatifs, décideurs publics d’Afrique et d’ailleurs, sur les problématiques clés du secteur, dans un continent où la culture doit agir résolument pour accompagner positivement les divers processus de développement», poursuit le président Keita dans son message. Cette initiative doit marquer une étape cruciale dans la nécessaire mobilisation du continent pour la ratification de la Charte de la renaissance culturelle africaine mais aussi elle doit marquer l’engagement de l’Afrique dans la mise en œuvre d’une politique culturelle ambitieuse, nourrie des réflexions engagées par le passé et confrontée aux réalités d’aujourd’hui, tout en se projetant vers son avenir, a encore souligné le chef de l’Etat pour qui la question de la culture est étendue. «Nous faisons, ensemble, ici, à Bamako, le pari de la voir prise en compte dans l’ensemble des stratégies que l’Afrique aura à définir. Nous sommes engagés, pleinement, dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 que l’Union africaine définit, avec justesse, comme la continuation du chemin panafricain et un cadre commun pour une croissance inclusive et un développement durable de notre continent», a indiqué Ibrahim Boubacar Keita.
Selon lui, l’inclusivité passe par la prise en compte des préoccupations des Africains vivant sur le continent mais aussi de la diaspora et surtout des Afro-descendants représentés par des figures importantes. Le président Keita a promis de faire du Mali le siège de la célébration de la JMCA, tout comme il l’a fait pour la Conférence des humanités, a expliqué Adama Samassékou, conseiller en charge de la culture à la présidence de la République et président du comité national d’organisation de la JMCA.
La Charte de la renaissance culturelle africaine que le Mali a été le premier pays à ratifier, se veut un outil de coopération culturelle internationale, de préservation et de promotion du patrimoine culturel africain.
Le président Keita a invité solennellement les Etats africains, les instances dirigeantes de l’Union africaine ainsi que les partenaires de l’Afrique à faire du 24 janvier, date d’adoption de la Charte de la renaissance culturelle africaine, à Khartoum en 2006, la Journée mondiale dédiée à la culture africaine et afro-descendante.
Abdoulatif Coulibaly, ministre sénégalais de la Renaissance culturelle et du Patrimoine a, au nom de ses homologues africains, accepté la mission de la JMCA. Une mission qui consiste à assurer auprès des présidents respectifs de leurs pays le plaidoyer pour la ratification de la Charte de la renaissance de la culture africaine et transmettre l’Appel de Bamako. Il a ensuite rappelé que l’essentiel n’est pas de ratifier. Mais cette volonté doit être traduite dans les lois nationales des pays afin que les populations s’en approprient.
Youssouf DOUMBIA
Source: Essor