Décalée pour raison de la fête de l’Aïd El Fitr, la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM), a commémoré, le mardi 10 mai 2022, dans la salle de conférence de la centrale, la 136ème édition de la journée internationale du travail et la 24ème année de célébration par la CSTM. C’était lors d’une conférence débat placée sous le thème : « Le Mali, notre destin commun : approprions-nous en ». Mamadou Konaté, représentant du Ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, a ouvert les travaux de ladite conférence, suivie en visioconférence par les syndicats des différentes régions du pays. Il avait à ses côtés, le secrétaire général de la CSTM, Hamadoun Amion Guindo ; le représentant de l’Union national des travailleurs du Mali (UNTM), Abdrahamane Hinfa Touré ; Kristian Klatt, représentant résident de la Fondation allemande Friedrich Ebert Stiftung (FES) ; les représentants du BIT (Bureau international du travail) Mali, de la CDTM, etc.
Les sacrifices des Maliens et de l’Etat salués…
Nous fêtons cette journée du travail, indique d’entrée Hamadoun Amion Guindo, avec le cœur plein de compassion et de patriotisme pour notre nation qui, depuis les évènements de 2012, cherche à sortir de ce cycle infernal dont il est en proie. C’est le lieu pour nous, insiste-t-il, de saluer les sacrifices consentis, toute résilience manifestée par la population en général et des travailleurs dans la double crise sécuritaire et sanitaire imposée à notre pays et accentuée par les sanctions du 9 janvier 2022. Nous saluons aussi, poursuit Hamadoun Amion Guindo, les efforts et initiatives entrepris par nos plus hautes autorités pour aider le Mali à retrouver sa souveraineté et son intégrité. Par ailleurs, ajoute Guindo, j’interpelle l’Etat à tout mettre en œuvre pour éviter aux travailleurs et à la population de sombrer sous le poids de la cherté de la vie, toute chose qui pourrait être une source de tension sociale.
Hamadoun Amion Guindo a indiqué que cette journée internationale du travail 2022 est célébrée au moment où la situation du Mali est encore préoccupante vu tous les complots qui se préparent par ses détracteurs. C’est pourquoi, dit-il, je vous exhorte encore à plus de résilience surtout à plus de vigilance pour ne pas tomber dans les pièges des détracteurs dont le principal motif est de nous déstabiliser pour reconduire un système de gouvernance que nous estimons, dépassé.
Pour finir son intervention, Hamadoun Amion Guindo a rappelé au gouvernement et au patronat, les accords signés en septembre 2021 pour lesquels des commissions de suivi ont été mises en place. « Il est impérieux, voire indispensable, qu’ensemble nous respections nos engagements. L’existence de ces acquis ne doit aucunement occulter les nombreux défis restant à relever comme : le pouvoir d’achat ; l’insécurité ; la sauvegarde et la promotion de l’emploi ; la protection des droits et libertés », a déclaré Hamadoun Amion Guindo.
L’unité d’action syndicale des différents syndicats souhaitée par Guindo
En outre, le premier responsable a souhaité de tout son cœur l’union des différents syndicats en un seul. «Nos rapports avec les centrales syndicales nationales (UNTM, CMT, CDTM) connaissent de réelles avancées. C’est le lieu de rappeler la nécessité pour les organisations syndicales du Mali d’aller vers l’Unité d’action syndicale, et je pense que cela est bien amorcé par la CSTM et l’UNTM qui travaillent de plus en plus dans un climat syndical de grande confiance autour des programmes : CARES, Panaf, CNV international et du réseau syndical migration méditerranées et subsahariennes (Rsmms)», a demandé humblement Hamadoun Amion Guindo.
Mamadou Konaté, au nom du ministre du travail, s’est réjoui de cette conférence qui consacre le travail, la paix sociale pour un développement durable du pays. Cette journée, a-t-il dit, est l’occasion de célébrer l’entente syndicale, de fêter la Fondation allemande Friedrich Ebert, un des partenaires clés des syndicats, qui fait un travail formidable aux côtés des syndicats pour l’unité des syndicats. Concernant la situation du pays, notamment l’embargo injuste infligé au Mali, Mamadou Konaté n’a pas manqué de saluer fortement, tout comme Amion Guindo, la compréhension, le sursaut patriotique des travailleurs qui ont volontairement fait une trêve salutaire pour la patrie.
Sur les points de l’application des accords signés avec les syndicats, Konaté a fait savoir que les mesures sont en cours par l’Etat pour que lesdits accords soient appliqués pour éteindre tous les accords qui ont été paraphés. Pour finir, il a salué la présence des uns et des autres, notamment les autres syndicats aux côtés de la CSTM. Ce qui augure de bonnes perspectives pour l’unité syndicale demandée à la CSTM.
Abdrahamane Hinfa Touré de l’UNTM a, par ailleurs, rappelé les difficultés auxquelles les syndicats sont confrontés et l’unité syndicale des syndicats. «Nous devons continuer à célébrer le 1er mai pour la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs. Nous nous sommes engagés pour une noble cause, nous devons aller au bout pour ne pas décevoir nos bases. Parce que le syndicaliste doit demeurer syndicaliste. Nous sommes les amis, sans être les amis de l’Etat. Mais nous sommes obligés de cheminer ensemble. C’est cela notre mission », a souligné Abdrahamane Hinfa Touré.
Différentes communications ont été faites à l’occasion. Elles ont porté entre autres, sur le syndicalisme, les ANR (Assises nationales de la refondation), les origines des sanctions injustes, illégales, inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA au Mali, les alternatives pour faire face aux sanctions et comment contenir la crise multidimensionnelle que vit le Mali depuis 2012 ?
Hadama B. FOFANA
Source: Le Républicain