Chaque 20 mars, les Francophones de tous les continents célèbrent la Journée internationale de la Francophonie. Mais, en raison du Covid-19, les pays, dont le nôtre, ayant le français en partage devront patienter pour célébrer la diversité culturelle et linguistique, la paix, la démocratie, les droits de l’homme et l’éducation. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a, en effet, décidé de reporter les manifestations prévues pour l’édition 2020, qui marquent également le 50è anniversaire du projet francophone.
Selon un bilan établi au 16 mars 2020, 69 des 88 États et gouvernements membres de l’OIF sont touchés par la pandémie de Covid-19, soit plus de 60% de la totalité de l’espace francophone. Dans cet espace, 22.688 personnes ont été contaminées et 252 personnes sont décédées à la suite du virus. Un bilan qui devrait s’alourdir au cours des prochains jours et des prochaines semaines.
Ainsi, l’OIF a décidé de s’associer à la lutte contre la propagation du virus, en reportant les manifestations prévues pendant le mois de mars, particulièrement celles destinées à marquer le 50è anniversaire du projet francophone (prévus du 20 mars au 31 décembre 2020 sur les cinq continents). Sa secrétaire générale, Louise Mushikiwabo, aimerait plus de « solidarité » dans ce contexte créé par le coronavirus. La « solidarité est ce dont nous avons le plus besoin dans les moments difficiles que nous traversons », plaide-t-elle dans un message diffusé sur le site officiel de l’Organisation.
Aussi, l’OIF a instauré le télétravail aussi bien pour les personnels du siège à Paris, qui sont tenus de respecter les règles de strict confinement édictées par les autorités françaises, que pour les agents exerçant leurs missions à travers le monde, appelés à suivre les consignes du pays d’implantation. Louise Mushikiwabo exhorte tous à se « protéger et à protéger les proches, en particulier les plus vulnérables » face à cette crise à l’issue encore incertaine.
Toutefois, l’ancienne ministre des Affaires étrangères du Rwanda a souhaité que les éléments essentiels de la campagne initiée par l’OIF, autour du thème de la jeunesse, soient maintenus. Aussi, en cette période inédite de confinement, la Journée internationale se poursuit sur la toile, où de nombreuses initiatives fleurissent.
Depuis son arrivée en janvier 2019 à la tête de l’OIF, Louise Mushikiwabo s’attache à moderniser l’idée de Francophonie dans un monde qui en a un peu oublié les valeurs. Pour elle, la Francophonie est un projet qu’il convient de redéfinir afin d’approcher les 50 prochaines années dans la ligne du succès. Elle appelle à cet effet, les États membres et gouvernements à s’investir pour une Francophonie d’avenir adaptée aux nouveaux défis du monde.
Rappelons que la date du 20 mars a été retenue en commémoration de la signature, en 1970 à Niamey (Niger), du traité portant création de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), aujourd’hui Organisation internationale de la Francophonie. Cinquante ans après, le pari est réussi : la langue française, ciment de l’OIF, est devenue le ferment d’actions multiples dans des domaines de plus en plus élargis comme la culture, la paix et la démocratie, l’économie, le développement durable ou la jeunesse.
Issa DEMBÉLÉ
Source: Journal L’Essor-Mali