Aujourd’hui, le Mali célèbre l’Afrique. Notre pays a déclaré cette journée du 25 mai chômée et payée sur toute l’étendue de son territoire. La Guinée voisine en fait pareille. Ce jour de symbole et de racine évoque l’attachement des pères fondateurs des indépendances non seulement à l’unité africaine mais aussi et surtout à son autonomie politique et économique.
Le président Modibo Keita y a mis son cœur et a pesé de tout son poids pour faire valoir ses idéaux. Cet homme d’Etat y croyait dur comme fer. Mais les chocs des influences ont fini par tirer le rêve par le bas. Le racine est plantée mais l’arbre de l’Afrique reste, hélas, rabougri.
Pour le point d’histoire, le rappel nécessaire au réveil des consciences, disons qu’un 25 mai 1963 naissait une organisation dénommée « l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) à Addis Abeba ». Elle est portée sur les fonts baptismaux sous une règle canonique: l’intangibilité des frontières issues de la colonisation. La nouvelle organisation, rappelle les manuels d’histoire, plus fédérative que l’Union des Etats africains formés trois ans plutôt entre le Ghana, la Guinée et le Mali des révolutionnaires Kwamé Nkrumah, Sékou Touré et Modibo Keita, issue elle même de l’éphémère et symbolique Union Ghana-Guinée Conakry de 1958, se positionnait pour l’indépendance totale de l’Afrique et pour la concrétisation de l’unité politique et économique africaine.
L’acte de naissance de l’OUA fut signé par 32 pays dans un consensus relatif troublé par la fracture entre souverainistes et fédéralistes.
Lors des discours de cette journée mémorable du 25 mai 1963, quelques frictions sont relevées entre l’Ethiopie et la Somalie à cause des frontières. Les problèmes de décolonisation seront à l’origine de la reconnaissance de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) en 1984 entrainant le retrait du Maroc et le boycott temporaire du Zaïre. Sous le Togolais Edem Kodjo, alors secrétaire général, l’organisation panafricaine alla plus loin en reconnaissant une entité encore aujourd’hui non reconnue par la Ligue Arabe et l’ONU. Le Maroc annoncera son intention de réintégrer l’organisation devenue l’UA, le 18 juillet 2016 lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement organisé à Kigali. L’Union africaine actera formellement ce retour le 30 janvier 2017.
Sur le plan économique, plusieurs traités furent signés entre les Etats membres comme celui d’Abuja en 1991 prévoyant un marché commun à l’horizon 2025. La tentative la plus aboutie fut celle initiée par feu Mouammar Kadhafi le 9 septembre 1999 avec la déclaration de Syrte fixant l’objectif de la création d’une Union africaine. Le traité est signé le 11 juillet 2000 à Lomé, au Togo.
Ce n’est que le 9 juillet 2002, soit deux ans après la signature de son traité constitutif, que l’Union africaine s’est substituée à l’OUA. Un an plus tard, en juillet 2003, à l’occasion du sommet de Maputo (au Mozambique), furent mises en place certaines institutions dont la Commission de l’Union africaine, le Parlement panafricain et le Conseil de paix et de sécurité (CPS).
Le 21 mars 2018, 44 États membres de l’Union africaine signent un accord établissant la Zone de libre-échange continentale, qualifié de «moment historique» par le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat. La ZLEC en principe est entrée en vigueur le 07 juillet 2019 par la signature de l’accord le promulguant à Niamey à l’occasion du sommet des chefs de l’Etat de l’Union.
Rassemblé par A. CISSE
Source: Journal l’Essor- Mali