Dans le cadre de la 2e édition de la Journée culturelle Soumahoro Kanté, les héritiers du roi du Sosso ont mis en lumière les nombreuses actions de développement initiées par l’homme durant son règne au Mandé et sa participation dans l’élaboration de la Charte de Kurukanfuga.
Pour la deuxième année consécutive, l’Association Soumahoro Kanté (ASK) a organisé une Journée culturelle dédiée à l’ancien roi Sosso et du Mandé. L’édition 2018 a eu lieu le samedi dernier à la Maison des aînées, en présence des Kanté et Soumahoro venus du Mali et de la Guinée. Elle était placée sous le thème : “Soumaoro Kanté bâtisseur d’un Royaume puissant à l’image d’un Etat moderne”.
Le président de l’ASK, Idrissa Kanté, a rappelé que le but de l’Association est de magnifier la fraternité des familles Kanté et apparentées, dans une dynamique culturelle d’identité et de développement, à travers une large communauté transnationale de célébration du Sosso et du roi Soumaoro Kanté, pour la réhabilitation de la mémoire de l’aïeul, de son œuvre de bâtisseur, artisan d’un réel progrès vers l’épanouissement de l’homme et de la société.
Selon Narena Moussa Kanté, la vraie pomme de discorde entre Soumahoro Kanté et les Mandéka serait liée à la lutte contre l’esclavage : “Soumaoro Kanté considérait cette pratique comme la source de la paresse contraire au développement économique”.
A en croire ce maître de parole : “Soumaoro Kanté n’a pas eu d’historiens, ce sont les Mandéka qui ont écrit l’histoire. Cette trajectoire erronée continue de nos jours. La tradition orale continue de ternir l’image du roi du Sosso en le traitant de barbare et de sanguinaire”. Pour Narena Moussa Kanté, derrière cette version se cache une autre vérité qui est la qualité de bâtisseur de l’homme.
Et de préciser que le roi Soumahoro a pleinement contribué à l’élaboration de la Charte de Kurukanfuga : “Contrairement à une tendance largement véhiculée, la Charte est l’œuvre de plusieurs générations. On peut citer quelques passages de Soumaoro Kanté : le droit de propriété : l’usus, le fructus, l’abusus. Les sources de la propriété sont : l’héritage, le fruit du labeur, la donation, tout autre bien retrouvé avec un homme était considéré comme la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui ; autrement dit le vol”.
Il a également cité comme apport du roi Sosso : l’interdiction de la chasse pendant les travaux champêtres ; la répartition de l’espace entre les éleveurs, les pêcheurs, les cultivateurs prévenant ainsi tout conflit entre ces différents corps de métiers ; l’interdiction pour les chasseurs de tuer les femelles avant qu’elles ne mettent bas ; la protection de l’environnement, chaque village était tenu d’entretenir un espace où les espèces étaient jalousement sous contrôle et servaient de pharmacie traditionnelle.
Y. Doumbia
La rédaction