Alors que les Français sont retournés, ce vendredi 30 octobre 2020, en état de confinement suite à la deuxième vague de contamination, des avertissements se font à l’endroit des Africains. A l’instar de la France et de plusieurs pays européens, le continent africain pourrait connaître une deuxième vague. En tout cas, c’est l’avertissement fait par John Nkengasong, le directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l’Union africaine, jeudi 29 octobre dernier, au cours d’une conférence de presse. « Le moment est venu de se préparer à une deuxième vague », a-t-il déclaré.
Selon M. Nkengasong, l’Afrique a, jusqu’ici réussi, à infléchir la courbe « avec la plupart des pics de contamination autour de juillet puis une décrue régulière ».
Notons que de nos jours, l’Afrique enregistre 1,7 million de cas, soit 3,9 % de la mortalité mondiale due au Covid-19, selon le CDC. Toutefois, au cours du mois de septembre, une augmentation de cas a commencé à être constatée, avec en moyenne 6 % pour l’ensemble du continent, rappelle la chaîne de télévision française France 24.
Face à une telle situation, M. Nkengasong invite à l’observation de certaines mesures. Les pays du continent doivent, selon lui, renforcer les tests et les systèmes de surveillance, et recommander le port du masque. « Si nous faisons cela ensemble, nous préparons concrètement le continent à une deuxième vague, qui va indubitablement arriver », a-t-il indiqué.
Une telle constatation passera-t-elle inaperçue des Africains ? Difficile d’y croire. Depuis le jeudi dernier, des condamnations ont commencé à se faire sur les réseaux sociaux au Mali qualifiant ces propos de la CDC de « sorcellerie ».
Rappelons l’indignation des Africains, suite aux propos du directeur général de l’OMS lors de la première vague de contamination. Celui-ci avait demandé aux Africains de se préparer au pire. Ces propos avaient mis le feu à la poudre sur le continent.
Comme s’il s’était souvenu de cette situation, M. Nkengasong précise dans la foulée de son intervention ses intentions : « Nous avons vu ce qui se passe en Europe. Nous voulons nous assurer que nous allons préserver ce que nous avons réussi au cours des dix derniers mois ».
Bien vrai qu’il s’agisse des mis en garde, notons que les Africains, notamment les Maliens, ne croient pas à l’existence véritable de cette maladie dans leur pays. C’est ce qui explique pourquoi ils ne prennent pas les avertissements au sérieux. Qu’on se rappelle tout de même cette phrase de Jean-Jacques Rousseau : « L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ».
Fousseni Togola
Source: Le Pays–Mali