La journée de l’industrialisation de l’Afrique qui s’est déroulée du 29 novembre au 02 décembre 2018 au Parc des expositions de Bamako risque d’être une initiative mort-née non seulement au regard des attentes, mais aussi de la nécessité de donner une chance aux futurs industriels de dessiner la prochaine marque industrielle du Mali. Si la cérémonie d’ouverture a été entachée de dérapages de la part du maître de cérémonie, certains exposants affirment le désintérêt des autorités pour les produits locaux des petites entreprises.
Au Mali, de nombreuses initiatives naissent mais peu d’actions s’en suivent. Les regards sont une fois de plus fixés sur les autorités maliennes pour sauver le peu qui reste du projet “Made in Mali”, organisé par l’OPI et le ministère de l’Investissement et Développement industriel. Comme chaque année, à instar des autres pays africains, le Mali a célébré la Journée de l’industrialisation de l’Afrique. Cette année, le thème local était: «Made In Mali». Objectif recherché: transformer les matières premières, surtout les produits locaux, et faire en sorte qu’ils soient disponibles sur le marché mondial. Ce qui risque de s’ajouter aux nombreux projets tombés dans l’oubliette, si l’on s’en tient aux quelques facteurs, dont le désintérêt des autorités chargées de la question. A peine une centaine d’exposants malgré le flux publicitaire. Ces derniers, en tout cas dans l’écrasante majorité, ne se sentent nullement considérés par les autorités chargées de la question.
Lors de la conférence débat du vendredi 30 novembre, la promotrice de la société Maya Sarl, Seynabou Dieng, a clairement affirmé qu’il est temps que les administrations publiques changent de stratégie. Car, selon elle, rarement on voit nos administrations ou structures en charge de la promotion de l’entreprenariat chercher à rencontrer les petites entreprises ou PME, mais que ce sont toujours ces derniers qui battent le pavé afin que l’administration leur accorde juste une petite attention. Et pour appuyer ses propos, elle dira même que depuis la création de son entreprise il y a 3 ans, jamais un membre du gouvernement n’a cherché à les rencontrer, tandis que les étrangers, notamment les blancs, ne cessent de faire la navette juste pour s’enquérir de l’avancée de leur structure. Tel un soulagement général dans la salle de conférence, elle fut acclamée très fort par ses collègues exposants et promoteurs d’entreprises.
Ainsi Gandhi disait : «commencez par changer en vous ce que vous voulez changer autour de vous.» Le projet “Made un Mali”, dans son ensemble, risque ainsi de laisser planer le doute sur sa réussite, car nombreuses sont les petites entreprises qui ne se sentent pas considérées par nos pouvoirs publics. Le manque de programme et la négligence de la part de ladite agence ont induit le modérateur en erreur.
Comme signe prédicateur, la cérémonie d’ouverture fut un désastre total. En effet, le premier constat amer est survenu lors de ladite cérémonie d’ouverture qui était tant attendue. La partie technique ayant été confiée à Spirit, supposée être l’une des agences de communication les plus en vue de la place. Hélas ! Le service technique a eu toutes les peines du monde à introduire le directeur de la commission d’organisation.
Après l’intervention du maire de la commune V et celle de M. Cyrille de l’OPI (Organisation patronale de l’industrialisation), le maître de cérémonie a demandé aux exposants de gagner leurs centres. Un dérapage de la part du modérateur dû à l’absence de programme. Pour éviter que le ministre prononce son discours dans le vide, le modérateur, pour rattraper son erreur ,fut donc obligé de faire le griot tout en suppliant les exposants et participants de revenir écouter le discours d’ouverture du ministre du développement industriel.
Adama TRAORE
Source: La Preuve