L’Observatoire congolais des droits (OCDH) a publié vendredi 14 septembre son rapport sur le drame de Chacona, un commissariat de police de Brazzaville où treize jeunes garçons ont été retrouvés morts dans la nuit du 22 au 23 juillet dans des circonstances floues. Pour l’ONG, ces jeunes ont été torturés et sont morts à la suite des sévices. D’ores et déjà elle émet des doutes quant à la crédibilité du procès que les autorités organiser le 24 octobre pour faire la lumière sur cette affaire.
Dans son rapport intitulé « Pas d’autopsie, enquête bâclée : le droit à un procès juste et équitable à rude épreuve », l’ONG affirme que les treize jeunes ont trouvé la mort dans le commissariat de Chacona des suites « d’actes de torture et de traitements cruels, inhumains et dégradants ». Elle dénonce une enquête bâclée qui a donné lieu à un procès qui s’ouvre en correctionnelle le 24 octobre prochain. Trésor Nzila, directeur exécutif de l’OCDH, émet des doutes sur la crédibilité de ce procès qui concerne six agents de police inculpés pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger.
« Vu la rapidité de l’instruction de cette affaire, le procès qui a été déjà annoncé pour le 24 octobre prochain nous craignons que ledit procès ne soit pas à la hauteur et en mesure d’établir toute la vérité », affirme-t-il.
Pour Trésor Nzila, les treize jeunes n’avaient nullement un profil de délinquants, mais ils étaient élèves, étudiants et ouvriers non qualifiés. Pour leur inhumation le gouvernement avait alloué 2 millions de FCFA à chaque famille. Trésor réclame plus de réparations pour ces familles. « Nous demandons que le gouvernement décrète des mesures sociales en faveur de ces familles, donc des indemnisations », clame-t-il.
Quelques membres de ces familles ont pris part à la conférence de publication du rapport de l’OCDH.
RFI