Iyad Ag Ghaly se fait filmer dans une vidéo qui exhorte les membres de la CMA et de la Plateforme à rejoindre les moudjahidines, preuve que même en Azawad il doit maintenant sortir les grands moyens pour recruter ! Autre signe de son déclin, les derniers portraits sortant dans la presse le présentent désormais sous une image glamour. Ag Ghaly aimerait que la jeunesse malienne, partagée sur la manière dont se déroule le processus électoral, se retrouve dans ces images, mais pas de quoi s’exciter, la vidéo est sans intérêt et le vieux chef militaire est un recruteur has-been.

On sait qu’il est mal en point et que ses ressources en hommes s’amenuisent, puisque ses derniers combattants tombent comme des mouches. Donc, rien d’étonnant à ce que Iyad Ag Ghaly cherche à recruter par tous les moyens, mais avec des stratégies de plus en plus risibles. Lui qui appelait jusqu’à maintenant l’ensemble de la population azawadienne à le rejoindre, se voit obligé d’adresser des messages directement vers ses propres combattants, qui ne semblent plus enthousiastes à rallier ce vestige d’un autre temps et à lui rester fidèle. C’est la preuve évidente qu’il ne séduit plus.

Pourtant, il a essayé de reprendre du poil de la bête avec le JNIM. Seul il n’était plus assez fort. Et quand on connait son âge, on se doute qu’il n’est plus au summum de sa forme.

Dans ce contexte, découvrir dans la presse des portraits de lui le présentant comme un super-musicien-poète-stratège-génial devenu grand-chef-incroyable est vraiment risible et offensant pour les familles de ceux qu’il a tués et pour tous les jeunes du Mali qui ont mieux à faire que de rejoindre un vieux débris en perdition et dont les rangs se tarissent.

Même les plus fêtards d’entre eux ou les plus inquiets ne sont pas dupes quant à l’avenir. Ce n’est pas en arrêtant de vivre gaiement et en allant se terrer sous les pierres brûlantes de l’Adrar que nos jeunes deviendront des super héros ou des citoyens heureux. Iyad est démodé, dépassé.

Alors si vous êtes un peu poète, un peu fêtard, si vous faites du blues, du rap, continuez ! Votre avenir est dans l’art, dans la musique, et dans les prises de responsabilités dans les institutions de notre pays. Les politiques l’ont compris. En cette période électorale, voyez, jeunes Maliens, comme vous attirez l’attention des candidats !

Il y a des opportunités à saisir, et demain vous ferez mieux que ce que l’on vous propose aujourd’hui. Iyad s’est trompé de voie, sa vie a bifurqué vers la vengeance aveugle quand il s’est rendu compte qu’il n’était qu’un musicien raté. Aujourd’hui, la vie avec lui doit être bien pénible, il va mourir, seul, caché.

Ibrahim Keïta

La rédaction