Sur les 52.857 hectares qui restent à réaliser, la priorité sera accordée aux Régions de Koulikoro, Gao, Kidal, Ménaka, Taoudéni et Ségou
Le Programme national d’irrigation de proximité (Pnip), dont la durée de vie couvre la période allant de 2012 à 2022, a fait le bilan de ses neufs ans d’existence. Tenue vendredi dernier à cet effet, la 5è session de son Comité national d’orientation et de suivi (Cnos), a été présidée par le patron de cet organe de gestion, le secrétaire général du ministère du Développement rural. Daniel Siméon Kéléma était accompagné du directeur national adjoint du génie rural, Moussa Ben Issak Diallo.
De janvier à mars 2021, 11.000 hectares ont été réalisés avec environ 280 aménagements de proximité dans plusieurs régions du Mali à des niveaux différents. Programme fédérant plusieurs interventions dans le domaine de l’irrigation de proximité (IP), il prévoit d’aménager 126.000 hectares entre 2012 et 2022. Objectif : permettre à «la population rurale des zones bénéficiaires» d’utiliser le potentiel économique de l’irrigation de proximité pour une augmentation des revenus par une agriculture productive et durable.
Cela en assurant la mise en valeur durable des aménagements hydro-agricoles (AHA), en promouvant la valorisation des produits issus de l’IP, en augmentant l’efficience administrative et technique du projet à travers un cadre de référence cohérent, harmonisé et fonctionnel pour une meilleure coordination des interventions, etc.
De façon globale, le Pnip cible 3,2 millions de personnes, dont des exploitants, des transformateurs, des prestataires et des commerçants de produits issus de l’irrigation de proximité, a expliqué le secrétaire général du ministère du Développement rural.
Le budget prévu, à cet effet, est estimé à environ 396 milliards de Fcfa financé par l’État malien, les bénéficiaires et les partenaires techniques et financiers, dont les coopérations allemande et canadienne, a noté Daniel Siméon Kéléma. Selon lui, le taux de rentabilité interne minimal attendu des aménagements est évalué à 10%. Pour ce faire, le Projet entend produire 251.000 tonnes de riz paddy, 25.000 tonnes de maïs et 357.000 tonnes de produits maraîchers par an. La valeur monétaire de ces productions est estimée à 85 milliards de Fcfa, a-t-il souligné.
Parlant des acquis durant la période écoulée, Daniel Siméon Kéléma a évoqué la réalisation de 2.007 aménagements pour une superficie totale de 66.031 hectares, soit un taux de 52,4%. Ce résultat obtenu malgré l’insécurité persistante dans certaines localités du Mali et l’insuffisance de financement, démontre l’engagement de l’État et de ses partenaires techniques et financiers en faveur de la promotion de l’IP.
Aussi, a-t-il suscité, un réel intérêt chez les populations cibles, car ayant fait accroître les demandes de nouveaux aménagements de proximité, a relevé le représentant du ministre du Développement rural. Il a invité les participants à un examen minutieux du rapport soumis à eux et proposé des recommandations pertinentes contribuant à la bonne préparation de la phase deux du Pnip.
Moussa Ben Issak Diallo a ajouté que sur les 52.857 hectares qui restent à réaliser, la priorité doit être accordée aux Régions de Koulikoro, Gao, Kidal, Ménaka, Taoudéni et Ségou, dont «les taux de réalisation restent faibles». Le besoin en financement pour y arriver est évalué à 158,6 milliards de Fcfa, a-t-il souligné.
Le Pnip est confronté à des difficultés, informera le directeur national adjoint du génie. Le principal obstacle est l’insuffisance de financement qui sert à couvrir ses objectifs visant la réalisation de 126.000 hectares sur les 10 ans, ajoutera Moussa Ben Issak Diallo. S’y ajoute, selon lui, l’insécurité qui empêche les intervenants d’avoir accès à toutes les zones ciblées.
Fadi CISSÉ
Source : L’ESSOR
