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Intox et désintox: ‘‘Me Prouti’’, l’avocat du diable

Entre forfanterie, versatilité, manipulation mentale, Me KONATE alias ‘’Prouti’’, sobriquet découlant de ses indélicatesses financières, dans son plaidoyer en faveur des magistrats grévistes, est simplement pathétique.
Face à l’INTOX de destruction massive, nous vous proposons la DESINTOX de construction massive.
Lisez les croustillantes PEPITES de la semaine.

‘’Selon le vent, la voile’’, dit-on. Evincé du Gouvernement, à l’exception notable de quelques ‘’piges’’, il a gardé le profil bas, rangé sa plume et fermé son clapet. Cet avocat ayant usurpé la très noble fonction de ministre de la Justice, Garde des Sceau, plus célèbre dans ses envolées lyriques que pour ses victoires dans les prétoires, refait surface de la plus triste des manières. La grève controversée des magistrats, parce qu’injuste aux yeux du justiciable, lui sert de prétexte de se livrer à son sport favori de verbiage.

L’égotisme
INTOX. Dans une interview accordée au confrère ‘’ La Lettre du Mali’’ l’avocat des causes perdues soutient : ‘’dès que j’ai trouvé des bases de discussion avec eux, j’ai pris le soin justement d’adresser au gouvernement un communiqué verbal (…)’’.

DESINTOX. ‘’Je’’, ‘’je’’. C’est le pronom de prédilection de ceux qui ont un ego surdimensionné, qui se prennent pour le nombril du monde. ‘’Prouti’’, dans cette crise mettant aux prises Gouvernement et syndicats de magistrats se tresse des lauriers, se donne la part léonine. A croire cet ancien ministre, sous sa houlette, à la tête du Département de la Justice, tout était comme sur des roulettes, en ce qui est de la satisfaction des revendications syndicales. Une honteuse réécriture d’une histoire récente dont il a été un des acteurs les plus décriés. Celui qui, acculé, s’est armé d’un abjecte chantage : les syndicats ont le droit d’aller en grève ; le Gouvernement également a le droit de recruter (de nouveaux magistrats en remplacement de ceux qui observent une cessation de travail).

L’abus de confiance
INTOX. ‘’L’ensemble des engagements qui sont revendiqués aujourd’hui par les syndicats des magistrats sont des engagements auxquels le gouvernement a pris part’’.

DESINTOX. Emporté par une mégalomanie galopante, en tirant à soi la couverture, dans ce bras de fer larvé à l’époque entre le Gouvernement et les syndicats de magistrats, ‘’Prouti’’ tacle dangereusement le Gouvernement auquel il a appartenu. Lui, il est le bon ; les autres, à savoir le Président de la République, le Premier ministre, le ministre de l’Economie et des finances, en particulier, sont les mauvais. Bien sûr, ‘’celui qui tient la plume ne s’inscrit jamais parmi les coupables’’. Le très contesté et contestable ‘’Pourti’’ s’arroge le beau rôle. Mais où est passée la solidarité gouvernementale ? Quand on y est, on partage les réussites et les échecs, mais qu’on est mis à la porte, on charge les autres, ils sont voués aux gémonies, si ce n’est à la vindicte populaire. Prouti se transforme en flingueur. C’est irresponsable de la part de quelqu’un qui a occupé de si hautes charges. C’est vrai qu’à son propos, il y a eu une regrettable erreur de casting de la part de Ladji Bourama qui a superbement ignoré sa sulfureuse réputation d’indélicatesse avec le fric, notamment celui d’autrui, pour exalter son talent d’orateur affiché lors des Assises des Présidents des Cours constitutionnelles d’Afrique à Bamako, alors qu’il était maître de cérémonie. Ses compétences dans les prétoires n’ont pas non plus été des plus déterminantes dans ce choix présidentiel qui s’est rapidement avéré des plus malheureux. A présent, ‘’Prouti’’ étale à la face du monde qu’il ne méritait pas la confiance placée en lui, en le nommant Garde des Sceaux. Il y a clairement un abus de confiance.

L’imposture
INTOX. ‘’C’est pour ça que je comprends l’attitude aujourd’hui des syndicats des magistrats, je comprends la situation qui est là leur, je comprends aussi qu’ils revendiquent bec et ongle ces engagements qui ont été conclus’’.

DESINTOX. Une cour aussi assidue qui dérègle la raison, fausse toutes les logiques, permet effectivement à un imposteur de cet acabit de se glisser dans la peau des magistrats grincheux. Qu’est-ce qu’un avocat, exerçant une profession libérale, peut-il bien comprendre aux revendications de magistrats pouponnés par la République ? Diantre, rien ! Et ce n’est pas un détour au ministère de la Justice qui y changera fondamentalement quelque chose. Sur ce coup, l’imposture est flagrante.
L’empathie affichée n’est pas non plus sans interrogation. Parce qu’on ne peut pas reconnaitre, dans une même tribune que les citoyens ont droit à la justice dont ils sont privés du fait d’une grève illimitée, et montrer de la compréhension envers ceux-là même qui les en privent pour des questions d’intérêts purement personnels.
Pis, l’imposteur en chef comprend que les syndicats de magistrats revendiquent bec et ongle. Au Mali, les syndicats ont très souvent fait montre de responsabilité. Les questions d’intérêt national ont toujours pris le pas sur les considérations corporatistes. En clair, dans leurs revendications, ils ont toujours intégrés la donne nationale, voire le côté ‘’potentiel impact social’’. Par souci prioritaire du citoyen. Le radicalisme du Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA), puisque c’est de cela qu’il s’agit et que ‘’Prouti’’, par un doux euphémisme, qualifie de revendication ‘’bec et ongle’’, tranche nettement avec cette tradition de responsabilité syndicale. Mais rien d’étonnant : les oiseaux du même plumage font le même ramage.

L’indigence
INTOX. ‘’A ce niveau, le gouvernement doit être suffisamment conscient que l’Etat de droit (…)’’.
DESINTOX. Mon Dieu ! L’éloquence cache souvent bien d’indigences intellectuelles. ‘’Prouti’’ que l’on présente comme le plus brillant avocat de sa génération est rattrapé par son ignorance.
L’Etat de droit n’est pas qu’un système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit. Il implique également l’égalité des sujets de droit. Les individus et les organisations reçoivent en conséquence la qualité de personne juridique. Il s’agit d’une situation où chacun est soumis à la loi. Dire que l’Etat de droit c’est l’Etat, est réducteur, trop réducteur même.

L’affabulation
INTOX. ‘’Il y a quelque chose qu’il ne faut pas confondre : c’est-à-dire la situation personnelle des juges n’a absolument rien à avoir avec la situation qu’ils revendiquent en tant que corporation’’.

DESINTOX. C’est ‘’Prouti’’ lui-même qui fait un amalgame qui est loin d’être fortuit. Aucun ministre n’a jamais soutenu que le Gouvernement refusait de satisfaire les revendications des magistrats, après s’y être engagé, parce qu’ils sont corrompus, coupables d’enrichissement illicite et de tordre le cou au droit et tutti quanti.
Stricto sensu, les comportements blâmables des magistrats n’ont rien à voir avec les revendications corporatistes. Mais l’avocat des causes perdues se doit bien de reconnaître que les avantages se méritent ; la simple appartenance à une corporation ne justifie pas une révision à la hausse de la grille salariale et l’octroi de primes et indemnités. Autrement, il y aurait une violation de la Constitution du 25 Février 1992 qui dispose en son article 2 : ‘’tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée’’. Les praticiens du droit, mieux que quiconque, savent que jusqu’à preuve du contraire, la loi, en République du Mali n’est pas à géométrie variable.

Le scandale
INTOX. ‘’L’état dans lequel ils travaillent est déplorable, la rémunération est indécente (…).On ne peut pas laisser aujourd’hui des magistrats dans des conditions de végétation (…)’’.

DESINTOX. Bon ! On peut honorer sa part de contrat avec les magistrats, sans insulter pour autant l’intelligence des Maliens. ‘’Prouti’’ n’est pas un extraterrestre, il n’est pas un Martien. Comme tous les Maliens, lui encore plus pour avoir occupé de hautes fonctions, en tout cas en étant ministre de la Justice, sait que les magistrats sont loin d’être les plus mal lotis de la République. S’appesantir sur leurs salaires stratosphériques (comparativement à d’autres fonctionnaires qui ont également effectués 4 ans d’études après le BAC) exposerait à des risques d’émeutes. En tout cas, si leurs rémunérations étaient aussi indécentes que voudrait bien le faire croire leur avocat attitré, ils auraient depuis longtemps rendu la toge pour explorer des meilleures conditions de vie ailleurs. Ça n’a pas été le cas, ce n’est pas le cas et ce ne sera pas le cas. Pourtant, aucun magistrat n’a fait le vœu de servir son prochain dans l’espoir d’avoir le paradis pour récompense. C’est effarant combien on peut prendre les enfants du bon Dieu pour des oies sauvages.
Les conditions de végétation ? Soyons sérieux un seul instant. Selon le Larousse, végéter c’est ‘’ne pas progresser, rester à un niveau médiocre, stagner’’. N’est-pas scandaleux de soutenir, la main sur le cœur, que les magistrats, présentés comme les enfants gâtés de la République soient des fauchés. S’ils ne sont pas Crésus, ils sont tout sauf en état végétatif.

Info-matin

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