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Intox et désintox: les arnaqueurs

Entre laïcité sacrifié sur l’autel d’une tradition de revendication et respect de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, la CMA et ses comparses envoient valser les principes républicains, en réussissant l’arnaque du siècle.

Face à l’INTOX de destruction massive, nous vous proposons la DESINTOX de construction massive.

Lisez les croustillantes PEPITES de la semaine.

Le chichi

INTOX

Zeïdane Ag SIDALAMINE, exerce de 2012 à 2013 la fonction de Conseiller Technique à la Présidence de la République du Mali avant d’être nommé au poste de Secrétaire Général du Ministère de la Réconciliation Nationale et du Développement des Régions du Nord (MRNDRN) nouvellement créé de 2013 à 2014, a servi en qualité d’Expert au sein du Bureau du Haut Représentant du Président de la République du Mali pour le dialogue inclusif inter malien et de membre de la délégation officielle gouvernementale malienne chargée de négocier un Accord de paix avec les Mouvements armés notamment la Plateforme et la CMA. Sa réputation n’est pas surfaite. Dans un plaidoyer pro domo, il révèle : « les autres Luttes, Rébellions, Résistances ou Révolutions dites de l’AZAWAD de 1990 à nos jours n’ont jamais renoncé aux revendications portant sur l’Islam et la Charia ».

DESINTOX

Ah, vraiment ? Ainsi, le projet séparatiste mué en fédéralisme, et encore plus subtilement en Zone de développement : ‘’il est créé une Zone de Développement des Régions du Nord, dotée d’un Conseil consultatif interrégional constitué des représentants des Assemblées Régionales concernées et chargé exclusivement de la coordination des efforts de la mutualisation des moyens en Vue d’accélérer le développement socio‐économique local et d’autres questions connexes’’ (article 33 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali), c’était pour ça. La sainte alliance avec des psychopathes salafistes pour massacrer des soldats en rupture de munition (donc désarmés), c’était pour ça. Ainsi, la revendication du HCUA aux pourparlers inter malien, à Alger, de biffer de la Constitution du 25 Février 1992 la mention de laïcité, c’était pour ça. Ainsi, 8 longs mois de discussions dans la capitale algérienne, c’était de la mascarade. La batterie de mesures (décision n°09/2019/CD/CMA du 30 janvier 2019 portant mise en place d’une opération de police de sécurisation et la décision n°10/2019/CD/CMA du 30 janvier 2019 portant dispositions générales concernant le traitement de certains aspects jugés d’utilité publique), était donc une manière pour la CMA malléable et corvéable à souhait par Algabass Ag INTALLAH (ancien bras droit du fondateur de Ansar Eddine) de monter son vrai visage d’islamiste prônant l’application de la Charia. Il faut appeler le chat par son nom.

Ainsi, le manque de développement de Kidal et tous les malheurs du monde qui s’abattraient sur Kidal du fait du Gouvernement central de Bamako n’étaient que chichi, fla-fla. En fait, toutes les revendications des Mouvements armés de Kidal n’étaient qu’artifices et dilatoires. Il y a des gens qui méritent la palme du mensonge et de la fourberie pour avoir réussi à dissimuler, pendant près de 60 ans, le véritable objet de son combat. Vraiment, chapeau.

Mais, si personne n’a de problème avec l’Islam, religion de tolérance, d’amour du prochain, pour l’application de la Charia, certaines ardeurs seront douchées. Sur la forme, l’occupation de 2012 n’a pas laissé les meilleurs souvenirs : lapidations, amputations, paiements de dîmes…

Sur le fond : le blocage de la Constitution qui dispose : ‘’le Mali est une République indépendante, souveraine, indivisible, démocratique, laïque, et sociale (…) (article 25 de la Constitution).

Par ses mesures, la CMA soulève un problème d’une extrême gravité, à savoir une application à géométrie variable de la Loi fondamentale au Mali. Algabass, dans une interview accordée au confrère ‘’22 Septembre’’ fonde sa défense sur les décisions prises par la CMA sur : « les Maliens ne sont pas concernés parce qu’ils sont chez eux ». Si les Maliens ne sont pas concernés par la carte de séjour, la Charia s’appliquera bien à tout le monde vivant sur le territoire de Kidal, comme spécifié par les initiateurs des mesures. Il y a normalement un quiproquo. Sauf que « les autres Luttes, Rébellions, Résistances ou Révolutions dites de l’AZAWAD de 1990 à nos jours n’ont jamais renoncé aux revendications portant sur l’Islam et la Charia ».

La fumisterie

INTOX

Dans son interview au confrère 22 Septembre, Algabass Ag INTALLAH persiste et signe : « notre décision demeure valable. Elle n’est pas nulle et ses effets continuent à s’exercer sur notre territoire et sur nos populations pour leur bien-être, dans un temps bien précis ».

DESINTOX

Il faut être doté d’un talent extraordinaire de funambule pour affirmer en même temps : « encore une fois de plus, nous sommes dans l’Accord et nous demandons son application intégrale ». Le Comité de suivi dit que la CMA viole l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali par ses décisions controversées. Les parties, au terme de l’Accord pour la paix et la réconciliation reconnaissent au CSA les missions suivantes : ‘’assurer le suivi, le contrôle, la supervision et la coordination de l’application effective par les Parties de toutes les dispositions de l’Accord, et cela sans préjudice du mandat confié à la MINUSMA par le Conseil de Sécurité (…); ‘’assurer l’interprétation des dispositions pertinentes de l’Accord en cas de divergences entre les Parties ; concilier, le cas échéant, les points de vue des Parties’’. C’est en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés que le CSA a déclaré que la décision de la CMA est nulle et de nul effet. Mais, pour Algabass, « le Président du Comité de suivi (CSA), Ahmed Boutache, nous a mal compris ». Ce qui revient à dire que celui-ci est buté. Pourtant n’est pas Président de ce Comité de suivi qui le veut. Ou à moins qu’il ne s’agisse de subterfuge qui cache mal un dessein de contester son autorité. Auquel cas, la CMA se fait hors la loi par rapport à l’Accord.

Le catalyseur

INTOX

Selon Zeïdane : « la Constitution de la République du Mali et les différents Accords de paix signés protègent les différentes croyances religieuses, mais n’ont jamais interdit à une communauté de choisir son identité religieuse ».

DESINTOX

C’est exact. La Constitution du Mali dispose en son article 4 : ‘’toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion, d’expression et de création dans le respect de la loi’’. Il est tout autant exact que tout ce qui n’est pas expressément interdit par la loi est permis. La Constitution dit à cet effet : ‘’tout ce qui n’est pas interdit par la loi ne peut être empêché et nul ne peut être contraint de faire ce qu’elle n’ordonne pas.’’ (ART. 11).

Il n’y a aucun problème avec les croyances religieuses. On peut même choisir de ne croire en rien du tout. C’est pourquoi, au Mali, il y a les musulmans, les chrétiens, les animistes, les athées… Pourquoi alors créer un problème là où il n’y en a pas ? Parce que c’est ce qu’il faut pour toucher les cordes sensibles de ces nostalgiques qui continuent encore à fantasmer sur les hommes bleus du désert. C’est l’argument imparable à la violation des droits fondamentaux. Est-ce de cela qu’il s’agit réellement ?

Info-matin

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