Vraie résurrection ou simples spéculations de la part des autorités françaises et maliennes qui ont annoncé tambour battant, la mort du chef terroriste Amadou Koufa, le 23 novembre 2018, à la suite d’une opération conjointe de la force Barkhane et des Forces armées maliennes au centre du Mali ? En tout cas, l’information exclusive a été annoncée par France 24, d’une vidéo d’une durée de 19 minutes 23 secondes dans laquelle le chef jihadiste, Amadou Koufa lui-même, dément sa propre mort face, à deux personnes qui le questionnent en arabe et en anglais.
Et pourtant, la mort de Koufa avait été annoncée par la ministre française des Armées, Florence Parly : « cette nuit, l’opération Barkhane a mené une action d’ampleur complexe et audacieuse qui a permis de neutraliser un important détachement terroriste au sein duquel se trouvait probablement l’un des principaux adjoints de Iyad ag Ghali, Hamadoun Kouffa, chef de la katiba Massina. Je salue l’action courageuse et efficace des militaires impliqués dans cette opération. Ce nouveau succès de l’engagement militaire français au Sahel illustre notre volonté de combattre sans relâche le terrorisme. Il démontre également notre résolution à aider les autorités maliennes dans leur combat quotidien en vue de stabiliser et pacifier leur pays.
L’opération menée cette nuit porte un coup sérieux à une organisation terroriste particulièrement brutale, qui a visé répétitivement les civils et les symboles de l’autorité de l’État malien. L’affaiblissement des groupes terroristes est essentiel pour envisager le retour des services publics, l’accès à l’éducation, la normalisation graduelle de la vie quotidienne ».
« Après l’opération militaire (des armées malienne et française), le terroriste Koufa était gravement blessé. Il a été transporté par ses proches, avant de décéder après », a confirmé à l’AFP une autre source militaire. La mort du chef jihadiste malien a également été annoncée sur la page Facebook des Forces armées du Mali.
L’armée malienne a elle aussi indiqué avoir mené avec les soldats français de la Force Barkhane « une opération coordonnée, dans le centre du Mali le 23 novembre 2018, sur une base abritant le commandement de la Katiba d’Ansar Dine du Macina » dirigée par Amadou Koufa.
« Cette opération coordonnée a permis de neutraliser une trentaine de terroristes, dont Djourétou, le chef de base ; Bobala, le chef des opérations et probablement Amadou Koufa », pouvait-on lire dans un communiqué publié vendredi soir, une information également confirmée par la France.
Fait étrange : le terroriste présumé mort, dans une vidéo diffusée, hier jeudi, par Al-Qaïda, Amadou Koufa, qui dément sa propre mort, une mort démentie auparavant par Droukdel.
Il pourrait s’agir d’une première apparition dans une vidéo depuis qu’il a été annoncé mort par les autorités françaises.
Dans la vidéo, Amadou Koufa informe de l’arrestation de celui qu’il appelle l’espion qui avait guidé le raid français qui l’avait visé. L’annonce de l’arrestation qui a conduit la frappe par le prédicateur est une confirmation que la vidéo a été tournée après la frappe. Koufa qui affirme que «l’espion, qui a mené à la frappe, a été arrêté… s’émeut du grand nombre de Peuls qui ont rejoint le jihad… appelle les factions et tribus à rallier la cause jihadiste».
PAR SIDI DAO Et BERTIN DAKOUO
Info-matin