La semaine dernière, le président de la fédération malienne de football, Boubacar B DIARRA, a décidé de ne pas déposer sa candidature pour un nouveau mandat à la tête de la FEMAFOOT.
Beaucoup de rumeurs circulent au Mali suite à cette décision. Pour mieux comprendre les raisons de son choix, votre journal ”Le Zénith-Balé” lui a proposé ses lignes. L’interview a été réalisée le vendredi, 04 août, au siège de la FEMAFOOT à Hamdallaye ACI.
Le Zénith-Balé : Bonjour M. le président de la FEMAFOOT. Pouvez-vous vous présenter M. le Président ?
Boubacar Baba DIARRA : Bonjour, soyez les bienvenus. Je m’appelle Boubacar Baba DIARRA, je suis le président de la Fédération Malienne de Football depuis 4 ans maintenant.
ZB : M. le Président, quelles sont les motivations qui vous ont conduites à prendre la décision de ne plus vous présenter pour un nouveau mandat à la tête de la FEMAFOOT ?
Boubacar Baba DIARRA : Merci. Les motivations sont d’abord personnelles, ça ne procède d’aucun calcul politicien. Mais ça procède de l’examen et l’objectif de la situation du football malien. Et en tant qu’observateur du monde du football malien, vous vous êtes rendu compte que les quatre années de mon mandat ont été très très difficiles. Nous avons connu beaucoup de problèmes. Une crise que je considère comme virtuelle, parce que la crise n’avait aucun fondement objectif. Alors, donc… c’est le monde du football qui a souffert, malgré les excellents résultats que nous avons obtenus sur le plan purement sportif. Donc, en tant que chef de famille, j’ai compris que le problème, ce n’était pas des problèmes sportifs. C’est le président même qui pose problème. Parce que, vous avez constaté que plus on fait des prouesses, les équipes maliennes font des prouesses sur le plan sportif, plus la crise s’exacerbe, la crise s’amplifie. Donc, je me suis dit que ce n’est plus un problème de football. C’est un problème d’homme. Moi, je me suis dit que je ne vais vraiment pas laisser le monde du football pâtir de cette situation là. Donc, j’ai décidé de ne plus rempiler. Pour moi, ça va être la solution aux problèmes que les Maliens connaissent.
ZB : Vous partirez après l’élection d’un nouveau président, êtes-vous satisfait de votre bilan ?
Boubacar Baba DIARRA : Le bilan est mieux apprécié par les observateurs externes. Moi, je laisse le soin à l’opinion publique sportive de juger mon bilan. Mais mesuré à l’aune de tous ceux que nous avons obtenu comme résultat, moi, je dirai que le bilan, il est positif. D’abord, sur le plan des résultats sportifs, le Mali, pendant les quatre années, a engrangé beaucoup beaucoup de succès : deux coupes continentales, une finale de coupe du monde des cadets, une demi-finale de coupe du monde des juniors, une finale du championnat d’Afrique des nations (CHAN), quatrième des juniors au niveau de l’Afrique, une finale de la coupe UEMOA, c’est reluisant comme résultat. Et également, dans le cadre du développement du football, nous avons institué d’autres championnats nationaux. Nous avons créé un championnat national du football féminin avec 12 clubs. Nous avons institué un championnat national cadet et un championnat national minime. Ça c’est dans le développement du football. Nous avons mis en place un programme d’investissement qui consiste à renforcer les infrastructures sportives des clubs. Dans ce cadre, nous avons eu à engazonner sur fonds propres au moins huit terrains des clubs. Nous avons électrifié huit terrains des clubs. Et, avec la participation de la FIFA, nous avons engazonné avec le gazon synthétique de dernière génération : le stade de Tombouctou, le stade de Gao et les travaux du stade de Kidal démarreront incessamment. Vous avez vu, nous avons fait beaucoup de formations. Pour la première fois dans l’histoire du football malien nous avons pu former nos premiers entraineurs à la licence “A”… il y en a 19. C’est des entraineurs qui peuvent entrainer tous les clubs du monde, toutes les équipes du monde et toutes catégories confondues. Je pense que c’est une grande satisfaction pour notre comité exécutif.
ZB : Quels sont vos derniers mots ?
Boubacar Baba DIARRA : Mes derniers mots, ce sont toujours les mêmes. Je prône la pacification de l’environnement du football. Parce que sans la paix, sans la sérénité on ne peut construire rien de durable. Le football a besoin d’un environnement pacifié pour mieux se projeter. Dans la paix, on peut réussir tout. Et, les résultats que je viens de citer tout de suite là, on été obtenus dans un environnement conflictuel. Si cet environnement avait été pacifique ces résultats seraient peut être meilleurs. Je suis convaincu de cela. Et, je demande à ceux qui viendront après moi, de tout faire pour aller dans ce sens. Aller dans le sens de la cohésion sociale, cultiver la solidarité et également faire tout pour que la paix puisse régner sur le monde du football.
ZB : Merci M. le Président
Boubacar Baba DIARRA : Non, c’est moi qui vous remercie.
Sory Ibrahim TRAORE