Une semaine après le coup d’Etat qui a renversé le président nigérien Mohamed Bazoum, les chefs d’Etat ouest-africains ont annoncé, ce 30 juillet, une batterie de sanctions économiques contre les nouveaux hommes forts du Niger. Les dirigeants de la Cédéao menacent d’intervenir militairement dans une semaine si le président n’est pas réhabilité. Quelles sont les conséquences d’une telle intervention pour la région déjà dans le chaos ?
Depuis l’annonce des dirigeants de la Cédéao d’utiliser la force militaire pour rétablir Mohamed Bazoum au pouvoir, les pays voisins du Niger sont secoués et s’inquiètent des conséquences d’une telle intervention qui pourrait avoir des séquelles sur l’ensemble de la région en proie déjà à une insécurité chronique.
Si le Mali et le Burkina Faso ont affiché leur solidarité avec les militaires nigériens en affirmant que toute intervention militaire pour rétablir Mohamed Bazoum serait considérée “comme une déclaration de guerre” à leurs deux pays et entraînerait “leur retrait de la Cédéao”.
Ces derniers jours, les communiqués affluent de partout pour mettre en garde la Cédéao. Dans un communiqué, le géant sahélien, Algérie a mis en garde les dirigeants de la Cédéao de toute intervention militaire de leur part qui pourrait engendrer l’escalade de la violence dans l’ensemble de la région.
Les intentions d’intervention militaires étrangères au Niger ne sont que des factures de complication et d’aggravation de la crise actuelle. Le retour à l’ordre constitutionnel doit impérativement s’accomplir par des moyens pacifiques afin d’éviter au Niger et à l’ensemble de la région un surcroît d’insécurité et d’instabilité, a communiqué le ministère des Affaires étrangères algériennes.
Contrairement aux spéculations qui ont envahi la toile dans la journée du mardi 1er août 2023, la Mauritanie de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani n’a pas pris position sur les sanctions et les mesures coercitives envisagées par la Cédéao pour contraindre le général Abdourahmane Tchiani à rendre le pouvoir.
A l’échelle internationale la Russie, le nouveau partenaire stratégique dans la région, met en garde aussi contre une éventuelle intervention militaire au Niger.
“Nous pensons que la menace de l’usage de la force contre un Etat souverain ne contribuera pas à désamorcer les tensions et à résoudre la situation dans le pays”, a déclaré ce 2 août Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
Cependant, sur quelle base juridique et morale une éventuelle intervention militaire visant à restaurer l’ordre constitutionnel par la violence pourrait-elle s’opérer ? Comment une telle intervention militaire serait-elle menée sans mettre en péril de multiples vies humaines, y compris celles du président Bazoum Mohamed et de sa famille ?
Ousmane Mahamane
Mali Tribune