La ville ouvrière de Markala, à 35 km de Ségou, souffre le martyre. Elle se trouve sous le poids de la pauvreté et le chômage. Et cela, depuis des années suite à la fermeture des bureaux de l’Office du Niger et les difficultés des ateliers militaires centraux et l’hôpital. Jadis, ces trois structures absorbaient à 90% le taux de chômage de cette ville. Le reste de la population était occupée par l’agriculture, l’élevage et la pêche.
Contraint au chômage par manque d’opportunité et l’absence de l’Etat dans le secteur de l’emploi, les jeunes de cette commune rurale ont décidé de lier leur sort au fleuve Niger en développant la pêche informelle pour subvenir aux besoins de leurs familles. Malheureusement, le seul espoir pour eux s’évapore suite à une décision du Conseil de pêche interdisant la pêche sur le Niger à Markala. Cette décision est appelée ‘’la mise à défens’’. Cela signifie qu’aucune pêche, ni collective, ni individuelle n’est autorisée durant la période d’interdiction. Malheureusement pour le Conseil de pêche, certains pêcheurs appartenant à la communauté Somono violent allègrement cette décision dans une impunité totale. Ce qui pousse d’ailleurs les autres à piétiner la mesure d’interdiction. Selon une source locale, des pêcheurs ont décidé de descendre dans le fleuve dès qu’ils verront une pirogue somono sur l’eau avant la fin de l’interdiction. A l’allure où vont les choses, si le Conseil de pêche ne prend pas sa responsabilité, la mesure d’interdiction sera à l’origine d’une crise entre la Communauté somono et les autres pêcheurs.
La mesure d’interdiction date du vendredi 26 février 2021. Mais le bras de fer entre ces pêcheurs et le Conseil de pêche remonte à 2020. En effet, certains pêcheurs reprochent au Conseil son incapacité de faire respecter sa décision par tous les exploitants du fleuve.
Notons que le Conseil de pêche est composé des agents des services des Eaux et Forêts, la mairie, la Sous-préfecture et les représentants des pêcheurs.
N.D
Source : L’Alerte