Avec une prise de participation de 55 %, la société Assistance Aéroportuaire du Mali (ASAM SA) rejoint non seulement ASECNA Services (35 %) et Air France Finance (10 %) au capital de l’Institut africain des métiers aériens (IAMA), basé à Bamako et spécialisé dans les formations aéronautiques en Afrique de l’Ouest et du Centre, mais aussi devient l’actionnaire majoritaire. Ce qui va donner un nouveau souffle à cet Institut, créé en 2005.
L’annonce a été faite, hier mardi, au siège de l’IAMA, en face de l’Aéroport Président Modibo KEITA Bamako-Sénou, à la faveur d’un point de presse, animé par les anciens et nouveaux dirigeants de l’IAMA. Il est bâti sur 15 000 m2 avec 5 salles de classe dédiées à la formation et une grande cafétéria. La conférence était animée principalement par Frank LEGRE, directeur Afrique d’Air France, et Maley DANFAKHA, directeur général adjoint DGA d’ASAM-SA, non moins nouveau président du Conseil d’administration (PCA) d’IAMA.
On y notait également la forte présence d’autres responsables de l’aéronautique, notamment Sadamba TCHAGBELE, DG de l’ASECNA-Service ; Cheick Tidiane CAMARA, ancien PCA d’IAMA.
L’IAMA, organisme de formation agrée par l’Agence nationale de l’Aviation civile du Mali, est une école de formation accréditée par IATA qui offre une gamme complète de formations aéronautiques dans les domaines réglementaires : marchandises dangereuses ; sûreté et sécurité des vols, FH) ; métiers (chargement, trafic, opérations, piste, accueil, enregistrement, fret, billetterie) ; spécialisés (ALTEA DC, Ticketing, entretien matériel de piste, attitude et management commercial).
L’ASAM, a fait savoir son DGA, appartient à 51 % à l’État malien. À ce titre, tout ce qu’elle pose comme acte, c’est avec l’accord du gouvernement malien.
À son avis, le fait de faire connaître ces nouveaux métiers du secteur aérien à nos jeunes va sans doute booster l’emploi.
Aussi, a-t-il soutenu, ce n’est pas seulement le Mali qui est dans le besoin de formation dans les métiers aériens, mais toute l’Afrique. La preuve, ASAM-SA a déjà assuré des formations au Gabon, Cameroun, Congo, en 2018.
Mieux, elle est actuellement sollicitée par la Guinée, le Burkina et le Niger, pour lesquels des programmes de formation sont prévus pour 2019.
Pour lui, la coopération « Sud-Sud » en matière de formation est moins chère que celle « Nord-Sud ». En effet, a-t-il précisé, c’étaient des Européens qui venaient faire la formation ici, ce qui est plus cher.
Pour lui, il revient au gouvernement malien de s’approprier l’IAMA, qui à sa création en 2005, avait comme actionnaires Air France (88 %) et ASECNA (12 %). Son objectif était de permettre aux Africains d’accéder à ces métiers qui sont méconnus chez nous.
« ASAM-SA est composée de 570 agents, dont chacun est obligé de passer ses formations soit réglementaires, soit de métiers », a-t-il révélé. Avant de préciser que l’IAMA est un centre de formation professionnelle, ce n’est pas une école de cursus universitaire habituel. Mais plutôt une école de ceux qui aspirent à un degré élevé dans les métiers aériens qui sont nombreux et variés.
Selon les responsables d’ASAM-SA, l’IAMA a un rôle très important à jouer dans la région, car il constitue la seule offre africaine de formation aéronautique aux standards internationaux.
En tout cas, la nouvelle équipe dirigeante ambitionne d’élargir le portefeuille des formations à d’autres domaines aéronautiques, notamment la mécanique aéronautique ; la maintenance en ligne, dans un avenir très proche.
Créée en 2007, ASAM-SA, société d’économie mixte malienne, fruit d’un Partenariat Public-Privé associé au Groupe Europe Handling, assure et développe les activités d’assistance au sol et fret aéroportuaires sur les principaux aéroports de notre pays : Bamako, Kayes, Mopti, Gao, Tombouctou.
Avec ses 570 agents, ASAM-SA assiste plus de 30 200 vols et 15 060 tonnes de fret chaque année dans le respect des normes internationales de l’IATA et de l’OACI.
Par ailleurs, ASAM a été certifiée ISAGO (IATA Safety Audit for Ground Operations) par l’IATA (l’Association du Transport aérien international). Cette certification confirme l’application à Bamako des normes opérationnelles et des pratiques recommandées en termes d’assistance aéroportuaire au niveau international. De même, ASAM-SA est la 1re société d’assistance aéroportuaire en Afrique de l’Ouest qui a été validée RA3 (UAI:ML/RA3/00002-01) autorisant et sécurisant les exportations vers l’Europe et au-delà, dans le respect des règles de l’Union européenne.
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin