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Instabilité politique rime avec stress économique

S’il est vrai que la croissance est le baromètre clé de la santé économique d’un pays, il est également avéré que la stabilité politique et institutionnelle, et la qualité des décisions de justice participent à tirer la courbe de l’accroissement du Produit intérieur brut (PIB) vers le haut. Cela, en crédibilisant le pays et ses habitants auprès des investisseurs potentiels et sur le marché financier (local, régional et international).

 

En témoigne la baisse par l’Agence américaine Moody’s de la note souveraine du Mali au niveau de celle de l’Irak, du Gabon et d’autres. La note du Mali a, selon ces évaluateurs, régressé passant de «B3» à «Caa1». Ils ont également rabaissé de «stables» à «négatives» les perspectives économiques de notre pays. Rappelons qu’en 2019, le Mali avait obtenu la note «B3», qui est aussi celui du Ghana, deuxième économie de la Cedeao après le Nigéria et devant la Côte d’Ivoire.

Moody’s a motivé sa décision de dégradation par le «coup d’État militaire en cours» au Mali. Intervention qui, selon elle, «représente une détérioration de la force des institutions et de la gouvernance» et «ouvre une période d’instabilité politique accrue et de stress économique et financier».

Or, un pays sollicite généralement une notation en prélude à la mobilisation de ressources financières importantes sur le marché financier international comme l’émission d’un eurobond. Cette natation apparait aussi comme un indicateur visant à rassurer «les partenaires étrangers (pays donateurs, institutions de financement du développement) sur la qualité de la gestion des finances publiques». Telle semblait être la volonté des autorités maliennes en sollicitant cette notation.

Mais, en agissant ainsi, les agences de notation ont fortement dégradé la qualité du risque pays, ce qui va rendre très difficile la mobilisation des ressources extérieures pour financer la transition malienne, notamment la forte demande sociale et les différentes réformes annoncées, analysent certains experts. Ils estiment qu’il faut maintenant «craindre une crise de la dette et un défaut éventuel de la signature «Mali».

Un scénario alarmiste que d’autres spécialistes rejettent en bloc. Ceux-ci se fondent à cet effet sur les indicateurs macroéconomiques qui, selon eux, plaident en faveur du Mali. En effet, notre pays est l’un des rares de la sous-région dont la dette publique est en deçà de 40% du PIB. Donc la marge d’endettement est encore large, suivant les critères de convergence économique.

La dette extérieure publique du pays reste modérée (26 % du PIB en 2019), selon le FMI. Le poids du service de cette dette-en part du PIB-a reculé de 6,3 % à 5,1 % entre 2017 et 2019. La croissance économique tourne encore autour de 5% par an.
Un retour rapide à l’ordre constitutionnel à la faveur de la mise en place d’organes de transition crédibles pourrait éviter au Mali une nouvelle dégradation de sa note souveraine.

C. M. T.

Source : L’ESSOR

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