Les morceaux de Toumani Diabaté, Ali Farka Touré et Oumou Sangaré résonnent dans les nouveaux albums de Derek Gripper, Khruangbin et Vesko.
Chaque mercredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, direction le Mali, terre d’inspiration pour le guitariste sud-africain Derek Gripper, le groupe américain Khruangbin et le producteur français Vesko.
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On jurerait entendre de la kora. Et pourtant, c’est bien de la guitare classique que joue Derek Gripper, 44 ans, dans son album Sleep Songs for my Daughter, paru début octobre. Dix ans après son opus One Night on Earth, dans lequel il transcrivait sur six cordes les compositions du maître Toumani Diabaté, le musicien sud-africain prouve qu’il s’est complètement imprégné des codes des griots ouest-africains.
Pour concevoir ce disque, il s’est imaginé assis au bord du lit de sa fille de 6 ans alors qu’elle s’endormait. « C’est une longue berceuse où l’esprit, calme et détendu, se remémore les fragments d’un passé entendu en dehors du brouhaha quotidien », décrit-il.
« Diarabi », de Vieux Farka Touré & Khruangbin
Tout aussi magique est la collaboration entre le trio américain Khruangbin (Laura Lee à la basse, Mark Speer à la guitare et Donald Johnson à la batterie) et le guitariste et chanteur Vieux Farka Touré, qui ont enregistré ensemble Ali, un disque paru fin septembre et qui, comme son nom l’indique, est dédié au père du second, Ali Farka Touré (1939-2006).
Ils y revisitent des œuvres emblématiques de la légende du « blues du désert », dont la chanson traditionnelle Diarabi, ode à l’amour et à l’amitié traversée d’une infinie douceur et de résonances psychédéliques. Il s’agissait de « faire quelque chose de beau ensemble », résume simplement Vieux Farka Touré. Pari réussi.
« Saa Magni », de Vesko & Manu Sissoko
De la beauté encore avec Saa Magni, un morceau d’Oumou Sangaré sur la mort et le deuil, repris en bambara par le producteur Vesko et la chanteuse Manu Sissoko, deux Français de Bamako, afin de rendre hommage au beau-père de la seconde, qui l’accompagna dans la découverte de la culture locale. La chanson figure sur le premier album de Vesko, De Bamako…, paru fin septembre.
Le percussionniste, qui a fait ses classes en jouant dans les mariages au Mali, y associe instruments traditionnels (balafon, kora, kamele ngoni…) et machines électroniques (sampleurs, boîtes à rythmes), sans oublier de s’entourer de talents du cru, telle la jeune Maïmouna Soumbounou sur le titre Sini.
Source: lemonde