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Insécurité – Corruption – Liberté d’expression : Soumaïla Cissé pourfend le régime IBK !

Concussion, corruption, népotisme, insécurité, pilotage à vue, clientélisme, favoritisme, liberté d’expression menacée …sont autant de maux qui caractérisent la gouvernance de l’actuel président de la République. Le constat est de Soumaïla Cissé, président du parti Union pour la République et la démocratie (Urd). Face à la presse, le mardi dernier, pour sa traditionnelle présentation de vœux aux hommes de média, l’honorable Cissé a dressé un tableau sombre de la situation qui prévaut au Mali.

Selon M. Cissé, 2017  a été marquée par des déceptions malgré les attentes fortes et multiples et les promesses si fermes et non tenues. « En 2017comme en 2016, la  déception est grande pour notre peuple face aux promesses non tenues sur le plan de la sécurité, du retour de la paix, de l’amélioration des conditions de vie et de l’emploi des jeunes. Sur le plan sécuritaire en 2017, au moins 700 personnes ont été tuées au cours d’une centaine d’incidents », a-t-il déclaré.

La mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale piétine selon le chef de l’opposition comme l’a constaté récemment le conseil de sécurité de l’ONU. Selon lui, à ce jour, le cantonnement n’est pas effectif, le comité de suivi piétine, l’administration n’est toujours pas de retour, des milliers d’enfants sont privés d’école, les centres de santé ne fonctionnent pas, les réfugiés tardent à regagner leur foyer ; ce qui prouve que l’application de l’accord traîne.

Il a  insisté  sur  les engagements non respectés par le chef de l’Etat à l’endroit des citoyens.  “Les généreuses promesses faites hier ” par le président de la République n’ont nullement été concrétisées. Il a souligné que l’année écoulée a été comme les autres  années, caractérisées par une corruption endémique. Cela,  en dépit des multiples effets de manche du pouvoir. “Contre toute attente, la corruption et la concussion se sont propagées ; le népotisme, le clientélisme et le favoritisme se sont accélérés ; la gabegie financière et le gaspillage des ressources sont devenus la règle. La spirale des perversions et malversations en tous genres et en tous lieux a pris une allure cyclonique », a-t-il dénoncé.

Soumaïla Cissé a indiqué que les problèmes et crises touchant le cœur du pouvoir se sont accumulés si bien que les drames couvent sournoisement, minant plus encore le pays, le moral des populations, l’esprit politique et la crédibilité internationale des institutions du Mali.

Il a dénoncé l’insécurité généralisée et grandissante qui continue d’affecter la paix et la quiétude sociale. Avant de fustiger les attaques terroristes et jihadistes qui touchent le nord et même le centre du pays. Et d’ajouter que le processus de réconciliation traine de manière incompréhensible. ” La conférence d’entente  nationale n’a pas été inclusive, les résultats ont été en deca des attentes’’, a-t-il souligné.

Le Mali malade de sa gouvernance

A propos de la gouvernance, il a estimé que le pays est très mal géré au point que son émergence est compromise. Et d’enfoncer le clou : « le pilotage à vue sans cap ni vision, les scandales financiers à répétition, l’impunité érigée en système, la politisation des moyens de l’Etat’’. Il n’est possible de bâtir le pays que sur la vérité : « Il n’y a rien de faux de ce que nous disons, il n’y a que la vérité et nous ne pouvons bâtir notre pays que sur la vérité », a-t-il dit avant de poursuivre : « Si nous dénonçons les faits qui ne marchent pas, c’est pour que ça s’améliore … Nous sommes de l’opposition, c’est de notre devoir de critiquer », a-t-il déclaré.

Pour le chef de file de l’opposition malienne, le Mali est  malade, malade de sa gouvernance.  Ce qui plonge l’économie  dans une mauvaise posture. « Face à cette situation catastrophique, notre parti a toujours tiré la sonnette d’alarme, parfois le plus fort possible, sans succès. L’URD continue de soutenir toujours le Mali un et indivisible. Notre parti prône la paix, la justice et rejette toute forme de violence comme moyen d’expression, condamne fermement le terrorisme sous toutes ses formes, le trafic des drogues et autres criminalités en bandes organisées dans notre pays », a-t-il déclaré.

…préoccupé par le sort des journalistes

Pour le président de l’Urd, la liberté de la presse dans le monde et au Mali a été menacée en 201765journalistes et collaborateurs ont été tués selon le bilan publié le 19 décembre 2017 par l’ONG « Reporters sans frontières » contre 74 en 2016. L’ONG  relève que dix femmes ont été tuées en 2017, contre cinq en 2016. C’est tout simplement inadmissible et révoltant.  Outre les journalistes assassinés, « Reporters sans frontières » a recensé un total de 326 journalistes emprisonnés dont 202 journalistes professionnels, 107 blogueurs et 17 collaborateurs des médias, contre 348 en 2017. Soumaïla Cissé a souligné que son parti est disposé à approfondir et à appliquer toutes les initiatives visant à protéger les journalistes contre les exactions. Avant de déclarer que la liberté d’expression chèrement acquise doit être jalousement entretenue pour le confort de la démocratie.

Pour l’honorable Cissé, au Mali, le constat est alarmant avec la disparation de notre confrère Birama Touré. C’est pourquoi il a interpellé les autorités pour que la lumière soit faite sur cette affaire.  ” Une presse libre est la condition de démocratie vivante et respectueuse de ses citoyens, la corrélation négative entre la situation tragique du Mali et la liberté d’informer a encore fait chuter notre pays à la 122ème place sur 180 pays évalués ‘’.

Le chef de file de l’opposition  regrette que  de bon élève du continent africain en matière de liberté de presse et de démocratie, le Mali  soit  passé  de la 25èmeplace à la 116ème place en 2017 dans le classement mondial du respect de la liberté de la presse.

En outre,  Soumaïla Crisse s’insurge contre la suspension du Maire  (URD) de la commune VI  dont le seul tort, selon l’élu de Niafunké  est d’avoir autorisé les meetings du chroniqueur Ras Bath et de Moussa Sinko Coulibaly. Il a dénoncé la politique  sélective  pratiqué  par  le gouvernement envers les élus locaux. « On suspend le maire URD sur des prétextes fallacieux, alors que le maire de la commune II, Cheik Aba Niaré (RPM) viole la loi en attribuant illégalement 44 lots en  titre foncier à Niaréla Sud extension. Et  en recrutant  du personnel sans délibération du conseil municipal. Cela n’émeut outre mesure le gouvernement », a-t-il déploré.

Sur  l’élection présidentielle de 2018, Soumaïla Cissé s’est montré très ferme sur le respect  du calendrier. « Le 18 juin 2013, il y’a eu les accords de Ouagadougou et les élections ont eu lieu le mois d’après. Donc c’est  possible de tenir les élections. Nous réclamons avec force un audit du fichier électoral. Nous en appelons également à une surveillance internationale du scrutin et à un contrôle indépendant des opérations de dépouillement des urnes et de compilation des résultats », précise  le chef de file de l’opposition.  Il se dit certain de l’alternance en 2018. «  Quand on arrive à faire  5 premiers ministre en moins de 5 ans, c’est  qu’on manque de solution », selon Soumaïla Cissé. Et d’affirmer : «  Préparez-vous à  l’alternance, préparez-vous à avoir d’autres dirigeants   pour sauver notre pays ».

Mémé Sanogo

L’Aube

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