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Insécurité au centre : Pourquoi “Dana Ambassagou” est accusé ?

Comme si elle est tombée du ciel, la milice dogon Dana Ambassagou créée pour défendre la communauté Dogon abandonnée à elle-même depuis plusieurs années, cette milice fait de nos jours  l’objet de toutes sortes d’accusations de la part d’aussi bien de certaines  organisations de la société civile que de la presse. Ces accusations sont-elles vérifiées ou c’est la  presse qui est manipulée par les organisations partisanes?

La crise au centre du Mali remonte en juin 2015 pour ceux qui sont réellement informés sur la question. Les attaques ciblées par des présumés djihadistes visaient principalement les foires hebdomadaires, les leaders communautaires, les grands commerçants vers les frontières Mali-Burkina à l’époque. Cela à durer plus de deux ans dans cette zone près de la frontière avec le Burkina Faso. Face à la multiplication des attaques visant principalement la communauté dogon, un  message (communiqué traditionnelle) de sensibilisation a été véhiculé à l’époque à travers les différentes foires des différentes localités demandant aux différentes communautés de la zone de ne pas coopérer avec les djihadistes. Malheureusement, ce message n’a jamais été écouté encore moins respecter par certaines communautés. Dans nos différentes parutions nous avons plusieurs fois interpellés l’État sur la question avec insistance. Il a fallu attendre jusqu’en juin 2018 que la communauté dogon traumatisé dans son ensemble a demandé aux chasseurs dogon de se regrouper en association afin de défendre la communauté dogon et ces biens. Cela est une tradition chez les dogons, lors que la communauté est attaqué sans défense, les chasseurs viennent au secours surtout si les forces régaliennes ne sont pas là où elles  doivent être. Aujourd’hui la situation dans son ensemble a provoqué une situation plus que dramatique. Chacune des communautés de la zone ont subi les conséquences. Les  65% des écoles sont fermées, dont 264 dans la seule académie de Mopti ; 1200 civils tués ces deux dernières années, dont 500 entre janvier et août 2018 ; plus de 80 villages et hameaux  ont été  léché par les flammes ; plus de 30 000 personnes déplacées selon certains rapport sur la situation. Mais aujourd’hui, il a fallu fabriquer des simples communiqués infondés pour mettre le tout dans le dos de la milice dogon Dana Ambassagou et faire passer la communauté dogon victime, en coupable.

Mais où est donc passé le “ASS”?

Pourtant, de l’autre côté, la milice appelé Alliance pour le Salut au Sahel (ASS) une milice peulh avait été créé au même  moment justement pour défendre la communauté peulh. On a même vu des responsables peulhs encourager cette milice en plein Bamako en ces termes: « Si nous voyons des dogons nous allons les tuer, si nous voyons des militaires nous allons les tuer car, ils sont complices l’un de l’autre. Même moi, si j’avais 15 ans aujourd’hui, j’allais prendre les armes », faisait entendre le cadre lors d’une conférence de presse. Est-ce n’est pas de mettre l’huile sur le feu?

Récemment, le discours du président de l’association Ginna Dogon lors de l’ouverture du festival culturel Ogobagna en dit long: « Au centre, c’est les éleveurs contre les dogons, à Macina, les éleveurs contre les Soninké, à Djenné, les éleveurs contre les bozos, à Ségou, les éleveurs contre les Bamanan, il est temps qu’à un moment  les éleveurs eux, sachent pourquoi toujours c’est eux contre les autres.

Aujourd’hui, dans tous les débats, on attend qu’une chose: « il faut désarmer la milice Dana », mais derrière cette quête manipulée cacherait pourtant d’autres idées. Sans le retour de l’armée, le désarmement de la milice serait de livrer le peuple Dogon à une boucherie. Pourtant  la milice dans toutes ces communiqués a montré qu’elle aussi l’attend que le retour de l’armée pour leur laisser le rôle qui est les leurs de sécuriser les personnes et leurs biens. D’autres part, si la presse malienne veut contribuer à la construction de la paix, elle doit se créer les moyens d’aller sur le terrain et de donner les vrais versions au lieu de répéter les chiffres avancés par des organisations partisanes.

A.K

La Lettre du Mali

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