Le Sous-préfet de Farako, Aly Cissé, a été l’objet d’un enlèvement en règle par des hommes armés non identifiés, le Samedi 14 décembre en plein cœur de son ressort administratif. Au moment où nous mettions sous presse le représentant de l’Etat n’avait donné aucun signe de vie et aucun groupe terroriste n’avait encore revendiqué son l’enlèvement.
Située à quelques 30 km de la ville de Ségou, Faroko est devenu un sanctuaire pour barbus depuis 2018. Dans cette localité dépourvue de toute présence militaire et sécuritaire, les djihadistes demeurent les maîtres incontestés des lieux, obligeant même des dignitaires à abandonner leur terroir. Il nous revient, de source bien introduite, qu’il est plus facile à des élus et cadres issus de cette localité d’aller passer un mois à Kidal qu’une nuit au bercail sans laisser leur véhicule à défaut de leur vie.
C’est en février 2018, une colonne de combattants de passage à Farako ayant fait irruption dans la mosquée était étonnés de constater l’absence criante de fidèles. De quoi provoquer la colère et les inciter à provoquer aussitôt un rassemblement avant de se rendre compte que les habitants de la contrée ont tout simplement préféré les travaux champêtres aux obligations religieuses. Après les avoir fait prier de force, ils ont laissé des consignes à l’imam et au chef de village de veiller à l’assiduité de leurs sujets au lieu de culte. Faute de quoi, la sanction pourrait être des plus meurtrières.
N’ont-ils pas respecté la consigne ? Difficile de répondre. On sait, en revanche, que depuis la rentrée des classes, plus de 35 écoles ont été fermées par les visiteurs islamistes. Et si les enseignants ont pu rejoindre leur famille, c’est par ce qu’ils se sont engagés à ne plus mettre le pied de nouveau dans les classes à moins que ça ne soit pour enseigner l’islam aux enfants, rapportent nos sources. En tout état de cause, la quasi-totalité des écoles a été transformée en Medersas, dans l’intention apparente de propager la religion musulmane.
Amidou KEITA
Source: Le Témoin