La diva de la chanson malienne, la coqueluche du Wassoulou, Oumou Sangaré, revient sur la scène musicale avec une nouvelle galette à déguster sans modération : «Ingratitude». Oumou sera d’ailleurs à Paris le 9 mai prochain dans le cadre du démarrage d’une tournée de promotion de ce nouvel album.
Cette bonne information a été donnée aux journalistes à la faveur d’une conférence de presse qu’elle a animée le 22 avril dernier à son hôtel «Résidence Wassoulou», sis à Kalabancoura. Cette rencontre avec la presse rentrait dans le cadre de l’organisation de la 1ère édition du Festival international de la musique Wassoulou, qui se tient ces 29 et 30 avril. Thème retenu : «Paix et développement du Wassoulou».
Précisons que c’est sur sollicitation de l’Association des forces vives du Wassoulou dont le président est Mohamed Sangaré, en collaboration avec l’Association pour le développement de Guanna, dont le président est Soumaïla Diakité, que l’incontournable diva de la musique malienne Oumou Sangaré a accepté d’être la marraine de cette 1ère édition du Festival international de la musique Wassoulou.
Dans la foulée, elle a annoncé son agenda immédiat. Après le Festival international de la musique Wassoulou, elle s’envolera pour Fès, avec son groupe au grand complet, où elle fera des prestations le 8 mai dans le cadre du Festival international de cette ville marocaine. Et le 9 mai, elle prendra la direction de Paris (France) où elle entamera la promotion de son nouvel album. Profitant de la tribune qui lui était offerte à travers cette conférence de presse, elle a donné un avant-goût de cet album 2016 aux journalistes en fredonnant une chanson.
Ce qu’il faut retenir d’ores et déjà, c’est que ce nouvel album risque de faire danser même les plus hostiles et les plus allergiques à la danse, car tous les ingrédients y sont réunis.
Une discographie riche et variée
Née le 2 février 1968 à Bamako de parents originaires du Wassoulou, Oumou Sangaré a suivi les brisées de sa mère, Aminata Diakité, qui était une chanteuse. Ainsi, dès son enfance, Oumou Sangaré chante afin d’aider sa mère à nourrir sa famille, son père les ayant abandonnés. À l’âge de 5 ans, elle se fait remarquer par ses talents de chanteuse en remportant la finale des écoles maternelles de Bamako, et à cette occasion, elle se produit au Stade Omnisports devant 3 000 personnes. À 16 ans, elle part en tournée avec le groupe Djoliba percussions.
Alors qu’elle n’a que 18 ans, elle enregistre son premier album en 1987 avec le producteur sénégalais Ibrahima Sylla. Celui-ci attend plus d’un an avant de sortir la cassette Moussoulou. À sa sortie en 1988, l’album a un succès fulgurant, plus de 100 000 cassettes vendues en une semaine au Mali. Le label africain Syllart laisse l’artiste s’épanouir vers une carrière internationale. Grâce à Ali Farka Touré, Oumou Sangaré signe ensuite avec le label anglais World Circuit Records. À 21 ans, elle devient une star.
Oumou Sangaré est considérée comme une ambassadrice du Wassoulou, sa musique étant inspirée des musiques et danses traditionnelles de la région. Elle écrit et compose ses chansons qui s’appuient sur une forte critique sociale, concernant notamment la place de la femme et des humbles dans la société. Depuis 1990, elle se produit sur les plus grandes scènes du monde (Opéra de Sydney, Central Park, Roskilde festival, festival d’Essaouira, Opéra de la monnaie de Bruxelles, Queen Elisabeth Hall, tous les grands festivals des Pays-Bas….
Oumou Sangaré défend la cause des femmes à travers le monde. Elle a été nommée Ambassadrice de bonne volonté de la FAO en 2003, prix de l’Unesco en 2001 et commandeur des Arts et Lettres de la République française en 1998. Elle participe à la bande originale du film Beloved (1998) avec Oprah Winfrey dans le rôle principal.
Artiste, personnage public aux prises de position engagées, Oumou Sangaré s’est également lancée dans l’hôtellerie, l’agriculture et la vente de voitures pour créer des emplois dans son pays : la star africaine Oumou Sangaré donne son nom à des automobiles chinoises.
Bruno E. LOMA
Discographie : 1988 : Moussoulou, label Syllart ; 1993 : Ko Sira ; 1996 : Worotan ; 2001 : Laban ; 2002 : Can 2002 ; 2003 : Oumou ; 2006 : Strange fruit ; 2009 : Seya ; 2011 : Bi Furu. Et en cette année 2016, c’est la nouvelle galette «Ingratitude» qui est très attendue.
Source : Le Reporter